Quand les antidépresseurs compliquent l’allaitement

29 janvier 2010

A en croire les résultats d’une étude menée à l’Université de Cincinnati aux Etats-Unis, la prise d’antidépresseurs est susceptible de gêner la montée de lait chez les jeunes mamans !

Près de 450 femmes – dont certaines suivaient un traitement par antidépresseurs – ont été interrogées dans les suites immédiates de leur accouchement. Constat clair et net : chez celles qui étaient traitées par un médicament appartenant à la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), la montée de lait a connu un retard important. Elle n’est intervenue en moyenne qu’après 85 heures suivant la naissance, contre 69 chez les femmes non-traitées. Or pour les spécialistes, la montée de lait est considérée comme tardive si elle survient plus de 72 heures après l’accouchement.

Même après la première montée de lait, l’allaitement s’est avéré plus difficile pour ces femmes. Les ISRS en effet, freinent la production du lait. La lactation est en effet étroitement liée au métabolisme et à la régulation de la sérotonine dans l’organisme. Or ces antidépresseurs empêchent la recapture de la sérotonine, aussi bien au niveau du cerveau bien sûr, que des glandes mammaires !

Quoi qu’il en soit, l’indication d’allaitement pour une femme sous traitement antidépresseur doit être soumise à avis médical : la plupart de ces médicaments passent en effet dans le lait. Seul le médecin, compte tenu de l’état psychologique de sa patiente, pourra évaluer la balance bénéfice-risque et décider de l’opportunité de poursuivre le traitement.

  • Source : Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 26 janvier 2009.

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