Quand les microbes montent à la tête

16 juin 1997

De plus en plus souvent, des travaux de recherche parviennent à la conclusion que certains germes pourraient être à l’origine de maladies très diverses. Après le célèbre exemple de l’ulcère gastrique dont on sait maintenant qu’il est lié neuf fois sur dix à la présence de la bactérie Helicobacter pylori, on s’intéresse aujourd’hui de très près au rôle joué par les infections dans le développement des maladies cardio-vasculaires et dans celui de l’athérosclérose.

Le Pr. Grau, de l’Université d’Heidelberg en Allemagne, vient de publier une étude portant sur 330 personnes dont la moitié avait été victimes d’une attaque cérébrale dans un passé récent. Or, il a fait une constatation curieuse: les malades souffrant de bronchite chronique se sont avérés avoir un risque d’accident vasculaire cérébral deux fois plus élevé que les autres. Et pour ceux qui avaient les dents et les gencives en mauvais état, leur niveau de risque était multiplié par 2,5.

L’infection est-elle directement en cause, ou bien est-elle seulement un facteur favorisant la maladie? D’autres études nous le diront peut-être.

Mais cette constatation renforce l’opinion selon laquelle le paradoxe français (vous savez, cette étrange protection cardio-vasculaire dont bénéficient les français qui sont pourtant de bons vivants, solides mangeurs et bons buveurs), eh bien cette protection serait davantage liée à notre consommation d’antibiotiques que de vin rouge… C’est peut-être moins sympathique mais une certaine morale en est sauve!

  • Source : Impact Médecin n°437

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