Quand les usines d’incinération s’en prenaient aux femmes
19 décembre 2006
Les riverains des usines d’incinération d’ordures ménagères présentent-ils un risque de cancers plus élevé que la population générale ? Une équipe franco-britannique s’est penchée sur la question. Avec des résultats nuancés.
Au total, 135 567 cas de cancers ont été comptabilisés entre 1990 et 1999, au sein d’une population de 2,5 millions d’habitants répartie dans 4 départements : l’Isère, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et le Tarn. Pour la durée d’exposition, les auteurs se sont basés sur la période 1972-1985 pour tenir compte d’une période de latence moyenne de 10 ans entre l’exposition et l’apparition des cancers.
Ce travail met en évidence « un lien statistique entre le niveau d’exposition aux incinérateurs dans les années 70-80, et l’augmentation de la fréquence de certains cancers au cours des années 90-99 ». Ce lien ne serait pas significatif chez l’homme. Mais chez la femme, si.
Il semble en effet que les femmes résidant sur une zone moyennement exposée aient un risque global de cancers augmenté de 2,8% par rapport à celles qui en sont plus éloignées. Quant aux plus exposées, leur risque de cancers a été augmenté de 4%.
Pour les auteurs, « l’interprétation de ces informations nécessite encore des approfondissements. Elle ne conduit pas à recommander des décisions de santé publique ». Sans compter que l’étude « portait sur une situation passée », ce qui signifie que « ces résultats ne peuvent être transposés aux situations générées par les incinérateurs actuels, moins polluants et mieux contrôlés qu’auparavant ».