Quand une rupture amoureuse brise littéralement le cœur

18 janvier 2016

Une séparation entraîne naturellement des changements au quotidien. Et pas seulement ceux d’ordre matériel. Ainsi, la Fédération française de Cardiologie (FFC) alerte sur les effets du stress émotionnel inhérent à la rupture. Ils peuvent en effet déclencher un Tako-Tsubo, ou syndrome du cœur brisé. Oui, cela existe réellement !

Selon une étude de l’INSEE publiée en décembre dernier, la vie en couple est de plus en plus fragilisée. En 15 ans, le nombre de ruptures a bondi de 63%. Entre 2009 et 2012, près de 253 000 couples se sont séparés chaque année. Contre 155 000 par an entre 1993 et 1996. Or ce phénomène s’accompagne la plupart du temps d’un stress émotionnel aigu potentiellement nuisible à la santé cardiaque.

Tako-Tsubo, kesako ?

Le Tako-Tsubo est une maladie du muscle cardiaque décrite pour la première fois au Japon dans les années 1990. « Parmi les symptômes, beaucoup peuvent évoquer une crise cardiaque : essoufflement brutal, douleur dans la poitrine, arythmie, perte de connaissance, malaise vagal », rappelle le Pr Claire Mounier-Vehier, Présidente de la FFC.

Mais ce syndrome n’est pas provoqué par une obstruction classique des artères coronaires, qui amènent le sang au cœur. En fait, une partie du muscle cardiaque, sous l’effet d’une libération massive d’hormones du stress -les catécholamines- ne se contracte quasiment pas. Il se ballonne et prend une forme d’amphore, « Tako- Tsubo » en japonais.

Des chercheurs de l’Université de Zurich (Suisse) ont publié, le 3 septembre 2015 dans la revue New England Journal of Medicine, un travail consacré à ce syndrome. Son taux de mortalité serait de 3,7% et il concerne environ 2% des hospitalisations pour infarctus du myocarde.

Selon ces scientifiques helvètes,  les chocs émotionnels (comme la rupture amoureuse…) sont souvent associés à une fatigue intense (morale et physique). Ces deux symptômes sont des facteurs déclencheurs du Tako-Tsubo dans 27,7% des cas. Sans compter qu’une personne qui subit la rupture peut rapidement souffrir d’isolement.

Les femmes en première ligne

« Les femmes en sont les premières victimes car leurs artères, particulièrement sensibles aux effets du stress, se spasment plus facilement », explique la FFC.  « Principalement les femmes ménopausées qui ne sont plus protégées par leurs hormones relaxantes, les œstrogènes. »

La Fédération rappelle ainsi qu’il est important de consulter et d’avertir son médecin, son cardiologue ou son gynécologue quant à la survenue d’un stress post-rupture. Certains symptômes peuvent être dus au Tako-Tsubo. « Ce dernier nécessite un diagnostic rapide ». A condition bien évidemment que les professionnels de santé y soient sensibilisés…

  • Source : FFC, 13 janvier 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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