Que penser des harnais de promenade pour les jeunes enfants?

14 novembre 2014

Le phénomène est plutôt anglo-saxon. Toutefois il vous est certainement déjà arrivé de croiser un adulte tenant un tout-petit non pas par la main mais avec un harnais. Peut-être vous même en utilisez-vous un. Ou vous êtes-vous déjà posé la question de son intérêt. Ce qu’il faut savoir avant d’opter pour cette solution.

« Mais voyons on ne tient pas un enfant en laisse ! » « Quel genre de parent peut avoir une idée pareille ? »… Les réactions à la vue d’un tout-petit promené avec un harnais dans la rue ne se font pas attendre. Et elles sont généralement assez violentes. « Il faut pourtant rester dans la bienveillance », tempère Aurélie Crétin, psychologue et psychothérapeute. « Le plus souvent, les parents qui ont recours à ce genre d’accessoire se sentent simplement plus sécurisés. Ils peuvent aussi avoir été promenés ainsi enfants et ne voient pas où est le mal. »

Quoiqu’il en soit, mieux vaut éviter d’utiliser ce fameux harnais. Son principal tort ? Il prive l’enfant de l’apprentissage de notions primordiales entre 1 et 3 ans comme les limites, la frustration. « En pleine phase d’opposition, alors qu’il y a tant de choses à voir et à toucher, c’est difficile pour un enfant de rester sagement auprès de l’adulte », rappelle Aurélie Crétin. « Et pourtant, c’est l’âge auquel il faut commencer à lui inculquer les règles élémentaires de sécurité. » Bien sûr, il est important à cette période où il acquiert de l’autonomie et développe sa curiosité de le laisser tenter, sous votre surveillance, certaines expériences hasardeuses comme l’ascension du toboggan. Lui dire tout le temps « attention, tu ne vas pas y arriver, tu vas te faire mal » casserait sa spontanéité et le rendrait peureux. Mais il doit aussi intégrer l’idée que vous donner la main à l’extérieur fait partie des règles non négociables.

Rappelez-lui les règles avant de sortir

Il est d’ailleurs tout à fait en âge de comprendre, à condition de prendre certaines précautions. Exposez-lui ce que vous attendez de lui dans les lieux publics avant de quitter la maison. Choisissez un moment où il est calme et réceptif. Expliquez-lui que lorsque vous allez sortir, il y aura beaucoup de voitures, beaucoup de monde, et que ce serait dangereux pour lui de faire n’importe quoi. Rappelez-lui qu’il y a un moment pour tout : à la maison ou au square, il peut faire le fou mais dans la rue et les magasins, il doit rester sage. Une fois dehors, rappelez-lui fermement vos consignes. Montrez-lui que même des enfants bien plus grands que lui donnent la main : sentir que vous ne le considérez pas comme un bébé compte beaucoup pour lui. S’il désobéit, rappelez-lui que vous l’aviez prévenu avant de partir et rentrez sans faire de détour par le parc ou le manège. A l’inverse, pensez à l’encourager et à le féliciter régulièrement quand il se montre sage.

  • Source : Interview d’Aurélie Crétin, psychologue et psychothérapeute, auteur de « Vivre mieux avec les émotions de son enfant » chez Odile Jacob, le 13 novembre 2014

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc –Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils