Que sont les papillomavirus et comment les prévenir ?
13 février 2023
Près de 200 types différents de papillomavirus humains (human papillomavirus, HPV) ont été identifiés. Certains d’entre eux provoquent des cancers du col de l’utérus, de l’anus et de l’oropharynx. Mais il est possible de s’en prémunir. Explications.
Parmi les 200 HPV identifiés, une quarantaine infecte l’appareil génital. Et 12 d’entre eux ont été définis comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes (HPV 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58, 39, 51, 56, 59) tandis que d’autres sont considérés à bas risque (HPV 6 et 11 par exemple), car responsables de verrues génitales ou condylomes.
Selon l’INCa, « les infections à HPV font partie des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes au niveau mondial. La plupart des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie. Ces infections peuvent être transmises malgré l’usage de préservatifs. Le sexe oral est aussi un mode de transmission de ces virus. 90 % des infections détectées sont éliminées naturellement dans les deux ans et la majorité des infections à HPV sont asymptomatiques. Mais lorsque l’infection par certains HPV à haut risque (notamment les 16 et 18) persiste, elle peut entraîner le développement de lésions. »
Un vaccin contre les papillomavirus
Au total, les infections à papillomavirus humains s’avèrent responsables chaque année en France, « de plus de 100 000 verrues génitales bénignes, plus de 30 000 lésions pré-cancéreuses et plus de 8 000 cancers des régions génitales, anales et oropharyngées ». Recommandée depuis 2007 pour les filles de 11 à 14 ans, la vaccination anti-HPV a été étendue à partir du 1er janvier 2021 aux garçons du même âge. Elle protège contre les cancers du col de l’utérus, les tumeurs de l’anus et les verrues anogénitales (condylomes).
A noter que la vaccination peut être réalisée par un médecin ou une sage-femme. Mais aussi par un infirmier suite à une prescription médicale. Vous pouvez aussi vous rendre dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), un centre de planification familiale et certains centres de vaccination publics. Le vaccin est pris en charge à 65% par l’Assurance-maladie.
Autre pilier de la prévention : le dépistage
Le programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus garantit à chaque femme un accès égal au dépistage sur l’ensemble du territoire et un niveau de qualité élevé. Concrètement de quoi s’agit-il ?
Entre 25 et 29 ans
Pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique ou examen des cellules prélevées lors du frottis du col de l’utérus :
- les deux premiers tests sont réalisés à 1 an d’intervalle ;
- puis, si les résultats sont normaux, un frottis doit être fait 3 ans après.
Entre 30 et 65 ans
Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, le test de dépistage repose sur le test HPV-HR ou détection des virus HPV. Ce test est réalisé sur des cellules prélevées au niveau du col de l’utérus, lors du frottis. Il permet de rechercher la présence des virus HPV à haut risque chez les femmes. Il peut être effectué 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Puis tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans.
Lors de l’examen du frottis, si des cellules du col de l’utérus anormales sont décelées, des examens complémentaires sont nécessaires pour en préciser la nature.
Si des lésions précancéreuses sont détectées, elles pourront être surveillées (certaines lésions pouvant régresser spontanément) ou soignées avant l’apparition d’un cancer ;
Si un cancer est détecté, il sera généralement à un stade plus précoce et pourra être traité avec des soins plus légers qui permettront de préserver davantage la fertilité.
Dans le cadre du programme de dépistage, ces deux examens sont pris en charge à 100% par l’Assurance-maladie. Pour bénéficier de cette prise en charge à 100 %, chaque femme doit avoir reçu un courrier d’invitation. Porté par les gynécologues, les médecins généralistes et les sage-femmes, le programme du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus comporte plusieurs objectifs : « réduire de 30 % l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans ».
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Source : INCa, Académie nationale de médecine, Ameli
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon