Santé mentale: quel avenir pour les enfants victimes de violences sexuelles ?

16 octobre 2019

En France, 6% des femmes et 1,4% des hommes ont subi des violences sexuelles avant leurs 15 ans. Ces actes favorisant l’apparition de troubles mentaux, Santé publique France s’est questionnée sur le devenir psychologique des victimes.

Comme le rappelle l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle, qui est clairement associée à des préjudices sur le plan de la santé mentale. »

Dans l’Hexagone, selon le Baromètre de Santé publique France 2017, qui repose sur un large échantillon représentatif de la population française, 1 femme sur 16 et plus d’1 homme sur 100 ont subi des attouchements sexuels,  des rapports sexuels contre leur volonté avant l’âge de 15ans. En moyenne, à partir de 9 ans.

Mais comme le précise Santé publique France, « il ne s’agit sans doute là que d’une sous-évaluation ». En clair, ces résultats ne reflètent pas l’ampleur du phénomène.

Troubles mentaux et tentatives de suicide

Les auteurs du Baromètre se sont également penchés sur la santé mentale des victimes. Il ressort que les femmes ayant déclaré avoir été victimes de violences sexuelles dans l’enfance étaient 2 fois plus concernées par un trouble anxieux et des épisodes dépressifs. Elles étaient également 4 fois plus sujettes aux comportements suicidaires. Des chiffres quasiment équivalents à ceux des hommes.

Un long et dur combat

« La mesure du phénomène de la violence envers les enfants pose aujourd’hui encore de nombreux défis et la prévention est un véritable enjeu de santé publique », expliquent les auteurs. En effet, comme le précise l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « il faut avant tout que la gravité du problème soit amplement comprise. Le moyen d’y parvenir repose sur la réalisation de bonnes études épidémiologiques qui indiquent où et comment la maltraitance a lieu, qui en mesurent les conséquences et les coûts ». Ce n’est qu’à ce prix que des programmes de prévention pertinents pourront être conduits.

  • Source : BEH, n°26-27, 15 octobre 2019

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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