Quelle contraception après 40 ans ?
26 octobre 2023
Même si les risques de grossesse régressent avec l’avancée en âge, entre 40 et 50 ans, le risque n’est jamais totalement écarté. Et ce tant que la ménopause n’est pas définitive. C’est pourquoi il est important de ne pas négliger votre contraception.
En 2019, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) publiait des recommandations en matière de contraception selon les âges. En effet, selon le moment de la vie d’une femme, la contraception doit être adaptée. Notamment en raison des risques associés aux méthodes hormonales.
Même si le risque de grossesse spontanée dans les 12 mois s’élève à 44% après 40 ans, il est important de conserver une contraception efficace. Et « l’évaluation des facteurs de risque doit être d’autant plus rigoureuse pour rechercher des maladies vasculaires, métaboliques, des pathologies bénignes utérines et mammaires, tout en tenant compte de la sexualité et des souhaits de la patiente », indique le CNGOF.
Quelles sont les options recommandées ?
Après 40 ans, il reste possible d’utiliser une contraception oestroprogestative, pilule notamment, mais uniquement s’il n’existe pas de facteurs de risques vasculaires et métaboliques. Pour s’en assurer il faut réaliser un bilan métabolique 3 à 6 mois après la mise en place du contraceptif et réévaluer la balance bénéfice-risque chaque année.
Cela étant, la contraception microprogestative est mieux indiquée à cet âge, car elle ne présente pas de contre-indication sur les facteurs vasculaires, métaboliques et osseux. Elle constitue donc la contraception de première intention pour les femmes après 40 ans. Cela étant, il arrive qu’elle soit mal tolérée par certaines d’entre elles qui présenteront des méno-métrorragies (saignements d’origine utérine) ou des signes de mastodynie (des douleurs aux seins).
Le dispositif intra-utérin (DIU) – le stérilet – est utilisé par la majorité des patientes de 40 à 49 ans. Il peut être en cuivre, pour celles qui ne souhaitent pas d’hormones. Toutefois, « l’existence de pathologies bénignes plus fréquentes chez les plus de 40 ans peut entraîner une augmentation des douleurs pelviennes et des ménorragies » avec le stérilet au cuivre, note le CNGOF. Dans ce cas, « le DIU au lévonorgestrel est efficace et bien toléré, il peut être indiqué lorsque la patiente présente des dysménorrhées et/ou des ménorragies et/ou adénomyose* ». Sans compter qu’il n’influence ni le risque vasculaire artériel et veineux, ni la densité minérale osseuse.
Si vous êtes dans ce cas, demandez conseil à votre médecin traitant ou à votre gynécologue, qui adaptera la solution à votre cas particulier.
*affection caractérisée par la prolifération de l’endomètre à l’intérieur du muscle utérin
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Source : Paroles de sage-femmes - La contraception après 40 ans. RPC Contraception CNGOF - Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie . Volume 46, Issue 12, December 2018, Pages 865-872 - La Revue Sage-Femme Volume 18, Issue 1, February 2019, Pages 30-51
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Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Vincent Roche