Mort subite du nourrisson: améliorer la prévention

06 février 2015

Un Observatoire français des morts inattendues du nourrisson (MIN) devrait bientôt voir le jour. Ce réseau permettra de recenser, à l’échelle nationale, les symptômes et la prévalence pour chacun des facteurs de risques identifiés. Un travail de longue haleine qui sera mené par les professionnels médicaux de la petite enfance et l’association Naître et Vivre. Les explications de Dr Karine Levieux, pédiatre aux urgences pédiatriques du CHU de Nantes et impliquée dans la création de l’Observatoire national.

La mort inattendue du nourrisson (ou mort subite du nourrisson) est décrite comme tout décès survenant brutalement avant les 2 ans de l’enfant. « Souvent, la mort est explicable, c’est le cas lorsqu’elle est liée à des pathologies, un accident de couchage, parfois des violences subies », indique le Dr Karine Levieux. Entre 2007 et 2009, on estimait en France à « 0,29 pour 1 000 naissances vivantes le nombre de morts inattendues, soit une prévalence supérieure à la moyenne européenne », révélait une enquête de l’Institut national de veille sanitaire (InVS).

Des décès inexpliqués

Ces chiffres, extraits des certificats de décès et répertoriés par le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’INSERM (Cépidc), ne peuvent être complets. En effet, plusieurs décès, sans cause établie, ne sont pas comptabilisés. La multiplicité des facteurs de risque est telle que le diagnostic est parfois complexe à poser.

Et c’est là tout l’intérêt de la création d’un Observatoire national des morts inattendues du nourrisson : obtenir des statistiques plus fines en termes d’incidence pour mieux identifier les causes des décès. De plus, l’enjeu est de pouvoir apporter aux couples endeuillés les réponses les plus claires possibles quant à l’origine du décès de leur enfant.

Prévenir et accompagner

Pour limiter au maximum le risque de morts inattendues du nourrisson, l’Observatoire entend aussi orienter la prévention de manière plus pertinente auprès des parents. Et ce en s’appuyant sur les recommandations précises et validées sur le plan scientifique :

  • Couchez votre enfant sur le dos. En 15 ans, cette recommandation a permis de faire baisser le taux de mort subite du nourrisson de 75%. Dans cette position, le visage et donc les voies respiratoires sont dégagées. Pour éviter les risques d’enfouissement dans le lit, évitez également l’utilisation « de couettes, de cale-bébé, d’oreillers, de tours de lits et de grosses peluches », et privilégiez les matelas rigides ;
  • Protégez votre enfant du tabagisme. Fumer pendant la grossesse augmente le risque d’infections sévères in utero. Les substances toxiques et les produits du tabac sont connus pour altérer la maturation cérébrale et fragiliser les tissus respiratoires du fœtus. Malgré les campagnes de prévention, l’exposition à la fumée de cigarette est en passe de devenir le premier facteur de morts inattendues du nourrisson.

En France, 30 Centres régionaux de références sont dédiés à la prévention et à l’accompagnement des couples. Si vous souhaitez être mis en contact avec des professionnels et/ou des groupes de soutien, une ligne d’écoute pour les parents et les proches endeuillés est disponible au 01 47 23 05 08.

  • Source : 19e Rencontre Pédiatrie Pratique, le 30 janvier 2015, Paris

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon

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