Quelle vie sexuelle après un prolapsus ?

29 juillet 2020

Chez les femmes souffrant d’un prolapsus (descente d’organes), la vie sexuelle peut être impactée. A quel point ? Et quels sont les effets de la chirurgie ? Faisons le tour de la question.

Le prolapsus génital ou génito-urinaire (descente d’organes) se traduit « par le glissement vers le bas, dans le vagin, d’un ou plusieurs organes pelviens (situés dans le bassin) », peut-on lire sur le site Ameli.fr. Il peut s’agir de l’utérus, de la vessie et plus rarement du rectum. Ces organes « appuient et déforment la paroi vaginale, jusqu’à s’extérioriser au-delà de la vulve ». Ce trouble s’avère extrêmement inconfortable, notamment pour les rapports sexuels qui sont empêchés par la formation d’une boule intra-vaginale ou l’apparition d’une incontinence urinaire

Après une opération pour un prolapsus, l’activité sexuelle s’améliore, du fait de la disparition de la boule intra-vaginale et/ou de l’incontinence urinaire. Mais le critère physique n’est pas le seul à impacter la femme. « Il y a aussi des interactions psychologiques avec la perte de l’estime de soi », soulignent les spécialistes de la Société francophone de médecine sexuelle (SFMS). Et le bien-être sexuel revient progressivement. En moyenne, un délai « de 6 mois à 1 an » est nécessaire après la chirurgie pour évaluer précisément la qualité de la vie sexuelle. 

Le plaisir peut-il être impacté par l’acte chirurgical ? « Il n’y a pas de corrélation entre la longueur du vagin après chirurgie et la qualité de la vie sexuelle (et les cas de raccourcissement ou rétrécissement excessif du vagin sont rares) », rassure la SFMS. Et l’ablation de l’utérus empêche-t-elle l’atteinte de l’orgasme ? « L’hystérectomie (…) n’a pas de répercussion sur la fonction sexuelle, car l’utérus (et plus particulièrement le col utérin) » n’est pas directement impliqué « dans le circuit orgasmique ». 

A noter : le prolapsus touche principalement la population féminine : le risque pour une femme d’en souffrir au cours de sa vie est de 11% à 19%. Les principaux facteurs de risque de prolapsus sont les accouchements nombreux, un relâchement musculaire et ligamentaire, des complications post-opératoires après une intervention dans la sphère pelvienne, la ménopause. Mais aussi la pratique intensive d’un sport, une toux chronique, une prise poids, une constipation sévère et chronique. Les prolapsus restent rares chez les hommes et sont souvent liés à une chirurgie du rectum. 

  • Source : Société francophone de médecine sexuelle, Ameli.fr, sites consultés le 24 juillet 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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