Quelles maladies sont véhiculées par les moustiques ?
20 août 2021
Chaque 20 août est marqué par la journée mondiale… du moustique ! L’occasion de s’intéresser aux pathologies transmises par ces vilaines bêtes !
Chaque chose semble aujourd’hui posséder sa journée dédiée. Et le moustique n’échappe pas à la règle puisque le 20 août lui est consacré. Pourquoi le 20 août ? C’est à cette date, en 1897 que le bactériologiste et épidémiologiste britannique Ronald Ross a découvert que les moustiques femelles sont responsables de la transmission du paludisme chez les humains. Chaque 20 août est donc l’occasion de sensibiliser le grand public aux maladies véhiculées par les moustiques.
Qu’est-ce qu’une maladie vectorielle ?
Une maladie vectorielle est transmise par un vecteur, souvent un arthropode se nourrissant de sang, tel le moustique. Celui-ci pique une personne ou un animal infecté. Il en ingère les parasites, virus ou bactéries contenus dans le sang. Après un délai d’incubation de quelques jours, l’insecte contaminé peut transmettre l’agent pathogène à une personne saine à l’occasion d’une autre piqûre. Afin d’éviter les piqûres, il existe des moyens de protection individuels, comme porter des vêtements longs et amples, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires…
Le paludisme
Le paludisme est dû à un parasite de genre Plasmodium. La maladie est principalement transmise à l’être humain par le biais d’une piqûre de moustique, l’anophèle femelle. Les premiers symptômes se manifestent 9 à 30 jours après l’infection. « Lorsque la maladie est dite simple, le patient souffre essentiellement de fièvre, de frissons, de céphalées et de douleurs musculaires, à l’image d’un syndrome grippal », explique l’Inserm. « Souvent, des troubles digestifs (anorexie, nausées, vomissements, diarrhée) et une asthénie (fatigue) apparaissent simultanément. »
En 2017, le nombre de cas de paludisme dans le monde a été estimé à 219 millions. La transmission a lieu dans 91 pays, particulièrement les zones tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. En 2018, les cas de paludisme importés en France métropolitaine ont été estimés à environ 5 280.
En 2019, Le nombre estimé de décès imputables au paludisme dans le monde s’est élevé à 409 000. La prévention est très importante pour prévenir la maladie. Elle consiste en premier lieu en des mesures environnementales : assainissement des zones humides, lutte anti-moustique par épandage d’insecticides, moustiquaires…
Le chikungunya
Cette pathologie est transmise par des moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus (plus connu sous le nom de moustique tigre). Elle se manifeste 2 à 12 jours après la piqûre. Fièvre élevée, d’apparition brutale, courbatures, maux de tête, nausées et fatigues comptent parmi les symptômes les plus courants. Dans certains cas, les symptômes restent légers et l’infection passe inaperçue.
Les douleurs aux articulations disparaissent généralement au bout de quelques jours à quelques semaines, et le rétablissement est complet. Mais quelques fois, les douleurs articulaires persistent plusieurs mois. Actuellement, il n’existe pas de médicament permettant de guérir la maladie. Le traitement a surtout pour but d’atténuer les symptômes.
La dengue
Cette maladie est transmise par des moustiques femelles infectés, de type Aedes aegypti, et plus rarement Aedes albopictus. Elle est présente dans toutes les régions tropicales et subtropicales, en particulier dans les zones urbanisées. Elle s’est propagée rapidement dans le monde (Amériques, Chine, Japon) et notamment en Europe, y compris en France.
Côté symptômes, on retrouve la fièvre, mais aussi des douleurs rétro-orbitaires (derrière les yeux), musculaires voire articulaires, des nausées et vomissements, une adénopathie (augmentation du volume des ganglions) … les complications sont rares et le traitement vise principalement à atténuer les symptômes.
Le virus Zika
Comme les 2 premières pathologies, le virus Zika est véhiculé par Aedes aegypti et Aedes albopictus. Il se manifeste par un syndrome grippal, une conjonctivite avec douleurs oculaires et yeux rouges, un œdème des mains et des pieds et une éruption cutanée. Comme le précise l’Assurance-maladie, « dans une très grande majorité des cas, la maladie provoque peu de symptômes et guérit en 2 à 7 jours. » En revanche « le lien de causalité entre infection à virus Zika lors de la grossesse et survenue de malformations congénitales du système nerveux (microcéphalie) a été établi. » C’est pourquoi, enceinte, il vaut mieux éviter les pays où le virus circule.
La fièvre jaune
La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. Elle est endémique dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Le terme « jaune » fait référence à la jaunisse présentée par certains patients. Les symptômes sont les suivants : ictère donc, mais aussi fièvre, céphalées, myalgies, nausées, vomissements et fatigue. « L’état de la plupart des patients s’améliore ensuite, les signes disparaissant en 3 à 4 jours. Toutefois, chez 15 % des malades, la guérison n’est qu’apparente, et une deuxième phase plus sévère (parfois mortelle, ndlr) apparaît 24 heures plus tard. » La prévention de la fièvre jaune est possible grâce à un vaccin extrêmement efficace.
Le virus du Nil occidental (West Nile Virus)
Ce virus a été isolé pour la première fois en 1937 dans le district de West Nile en Ouganda, d’où son nom. Il a historiquement été responsable d’épidémies en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie occidentale et en Europe.
L’infection résulte le plus souvent de piqûres de moustiques infectés du genre Culex qui piquent surtout la nuit. Si 80 % des personnes infectées restent asymptomatiques ou peu symptomatiques, le virus West Nile peut être à l’origine d’atteintes neurologiques (méningites, encéphalites et méningo encéphalites). Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique contre le West Nile virus. La prise en charge est donc centrée sur le traitement des symptômes lorsqu’ils sont présents.
A noter : D’autres maladies auraient également pu être citées comme par exemple l’encéphalite japonaise présente en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental et qui touche principalement les enfants.