Qu’est-ce que la sexsomnie, ce somnambulisme sexuel ?
10 novembre 2022
Somnambulisme, somniloquie, terreurs nocturnes… Les parasomnies désignent des comportements inconscients se produisant lors du sommeil. Si certaines sont bien documentées, d’autres sont beaucoup plus complexes, comme la sexsomnie.
Les parasomnies font référence à des sensations et à des comportements inhabituels au cours du sommeil, et ce durant n’importe quelle phase. Les personnes concernées par la sexsomnie adoptent des comportements sexuels pendant qu’elles dorment, et ne sont ainsi pas conscientes de leur attitude.
Les symptômes de cette sexsomnie varient d’un sujet à l’autre. Masturbation (c’est le comportement le plus fréquent), paroles sexuelles ou bien encore initiation d’une activité sexuelle avec le partenaire apparaissent comme les manifestations les plus courantes… Comme l’explique la Sleep Foundation aux Etats Unis, « les hommes semblent davantage concernés, trois fois plus que les femmes. »
D’où vient la sexsomnie ?
La recherche sur les causes de la sexsomnie reste limitée. Mais certains travaux ont montré qu’elle est associée à certains facteurs, comme le fait de souffrir d’autres parasomnies (comme le somnambulisme), d’une apnée obstructive du sommeil, d’un syndrome de Kleine-Levin (une maladie neurologique rare caractérisée par des épisodes récurrents d’hypersomnie, et des troubles cognitifs et comportementaux), d’une insomnie chronique, d’un syndrome des jambes sans repos, d’une narcolepsie etc. La prise d’alcool ainsi que de certaines drogues et de médicaments peuvent favoriser la survenue d’épisodes de sexsomnie.
La peur d’en parler
Parce qu’elle a trait à la vie intime, la question de la sexsomnie est rarement abordée avec le médecin traitant. « La honte est un facteur commun chez les personnes atteintes de ce trouble, mais il est important de se rappeler que la sexsomnie est souvent traitable et que les professionnels de santé sont vos meilleurs alliés », continue la Sleep Foundation.
La communication est en outre primordiale. Car si la sexsomnie est bouleversante pour la personne atteinte, elle l’est aussi pour les autres. Ne pas être conscient de ses actions et le fait de ne pas contrôler ses gestes peut conduire à se comporter d’une manière inconvenable. « Cela peut poser des complications graves autour du consentement, car la sexsomnie peut amener une personne à être sexuellement agressive ou à initier des relations sexuelles non désirées ». Dans plusieurs procès pour viol, une défense basée sur la sexsomnie a ainsi déjà mené à des acquittements.
Comment se traite la sexsomnie ?
« Comme la sexsomnie semble être causée par un large éventail de conditions, votre médecin peut vous prescrire des options de traitement liées à votre situation particulière », précise la Sleep Foundation. « Il peut également suggérer que vous apportiez des changements à votre mode de vie pour éviter les déclencheurs potentiels et que vous preniez des mesures pour assurer votre sécurité et celle des autres. Comme le traitement peut ne pas être immédiatement efficace, il est crucial de prendre les précautions, comme faire chambre à part dans un premier temps. »
A noter : Les émissions nocturnes, aussi appelées « pollutions nocturnes » n’ont rien à voir avec la sexsomnie. Ces orgasmes spontanés relèvent du développement normal à l’adolescence.