Qu’est-ce que le Tako-Tsubo, le syndrome du cœur brisé ?

26 septembre 2022

Jugée devant le tribunal de Marseille, la conductrice d’un bus scolaire accidenté en 2017 à Millas qui avait fait 6 morts, a dû être hospitalisée pour des problèmes cardiaques. Ses avocats avancent un possible « syndrome du cœur brisé » dû au stress. De quoi s’agit-il ?

Ce samedi 24 septembre, Nadine Oliveira, qui est jugée suite à une collision entre l’autocar scolaire qu’elle conduisait et un TER en 2017 à Millas dans les Pyrénées-Orientales, a été victime d’un infarctus et a été transférée en soins intensifs. Selon son avocat, cité par nos confrères de France Bleu Roussillon, « elle aurait été victime du syndrome de Tako-tsubo, appelé également syndrome du cœur brisé », et aurait craqué nerveusement sous les questions des parties civiles.

Le Tako-tsubo, une réalité médicale

Ce syndrome du cœur brisé a été décrit pour la première fois dans les années 1990 par des cardiologues japonais. Tako-Tsubo est le nom d’un pot en céramique utilisé par les pécheurs pour piéger les poulpes. Lorsque ce syndrome survient, le cœur prend en fait la forme de ce piège.

Une cardiomyopathie du stress

Lorsque le Tako-tsubo survient, le ventricule gauche s’immobilise et gonfle comme un ballon entrainant les symptômes d’un infarctus : sensation d’oppression, douleur dans la poitrine, difficultés respiratoires et palpitations.

Ce trouble peut se manifester après des événements physiques ou émotionnels intenses. Que ces événements soient malheureux (deuil, colère…) ou heureux comme après une grande joie.  « Sous l’influence d’un stress important, de grandes quantités d’hormones (dont l’adrénaline…) sont libérées dans le sang et sidèrent le cœur », expliquait en 2018 le Dr Eric Bonnefoy Cudraz, chef du service d’urgences cardiaques de l’hôpital Louis Pradel-Hospices civils de Lyon. « On constate alors les symptômes d’un infarctus mais sans que le muscle cardiaque subisse de dommages. Le cœur se rétablit assez rapidement, contrairement à un infarctus, où la convalescence dure plusieurs mois »

Pour autant, dans 20% des cas, certaines complications peuvent survenir (chute brutale de la pression artérielle, eau dans les poumons, embolie, arythmie cardiaque…). C’est pourquoi « le patient doit suivre le même parcours que pour un infarctus : le 15, les urgences cardiaques et l’observation en soins intensifs pendant les premiers jours » recommande Eric Bonnefoy Cudraz.

  • Source : Hospices civils de Lyon - www.francebleu.fr

  • Ecrit par : Vincent Roche

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