Qu’est-ce que l’érotomanie ?
25 mai 2023
Considérée comme une psychose, l’érotomanie se traduit par l’illusion d’être aimé. Mais pour poser ce diagnostic, croire qu’une personne vous aime ne suffit pas. Explications.
L’érotomanie correspond au fait de se persuader d’avoir un admirateur aux sentiments forts à son égard alors que ce n’est pas le cas. « Un psychiatre français, De Clerambault, a décrit ce syndrome pour la première fois en 1921 », indiquent les rédacteurs du site Charles.co, clinique digitale spécialisée dans la sexologie. « Il le nommera « psychose passionnelle », mais il utilise aussi d’autres termes pour décrire ce syndrome : « syndrome de l’amant fantôme », « réaction de transfert érotique psychotique », « amour délirant » ou encore « mélancolie érotique ».
Mais croire que l’on est aimé sans l’être ne suffit pas. Pour que le patient soit érotomane, il faut aussi qu’il se sente persécuté. Le plus souvent, malgré ce sentiment de persécution, le patient retourne la situation en harcelant lui-même la personne qui est censée l’aimer.
Une grande souffrance
Ce processus délirant prend toute la place dans l’esprit et la vie de la personne touchée. Elle développe à la fois des illusions de persécution, de mégalomanie et de jalousie. Ce qui « justifie de parler d’une réaction schizophrénique, de type paranoïaque », estiment les rédacteurs de Charles.co. Cette psychose, « a fortiori lorsqu’elle est récurrente et dure pendant des années, a des conséquences désastreuses sur la vie de la personne qui se croit aimée ». Et elle peut avoir des effets néfastes sur la vie de la personne impliquée malgré elle dans la psychose. L’illusion créée par l’érotomanie peut provoquer des comportements anormaux – voire dangereux, comme du harcèlement donc, mais aussi des gestes violents.
Le diagnostic est difficile, mais lorsqu’il est posé, une prise en charge est possible par un psychiatre, avec un traitement à base d’antipsychotiques.