Qu’est-ce que l’immunité de groupe ?

10 avril 2020

La fin du confinement, ce n’est pas pour maintenant. Mais de nombreuses notions médicales se font entendre pour organiser cette sortie progressive. Entre autres, l’immunité collective. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

« L’immunité collective fait allusion à la situation dans laquelle la plupart de la population est immune, l’infection d’un individu simple ne provoquant pas d’épidémie », détaillent les spécialistes du CHU de Rouen*. C’est-à-dire qu’une partie suffisante de la population (en fonction du degré de contagion du virus) a été atteinte par le virus et en est donc protégée. En conséquence, le risque de le transmettre à une personne directement, puis à plusieurs personnes indirectement, est très faible. A tel point que le stade épidémique ne peut plus être atteint.

Dans le cas du Covid-19, les spécialistes estiment que l’immunité de groupe doit atteindre 60% dans la population. Traduction : lorsque 6 Français sur 10 seront positifs au Covid-19, alors il n’existera plus de risque d’une seconde vague épidémique. Nous aurons tous suffisamment d’anticorps pour nous en protéger. Et le faible nombre de Français contaminés à un instant t sera insuffisant pour une contamination massive.

Mais à ce jour, le nombre de Français exposés au Covid-19 est bien trop faible, même si le virus circule de moins en moins vite. « Les premières données que nous avons montrent que l’immunité populationnelle, ce pourcentage de personnes qui ont été en contact avec le virus est plus faible que nous l’avions imaginé, de l’ordre peut-être de 10 à 15% » annonçait le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19 et immunologiste, sur les ondes de France Info, le 8 avril.

Des tests déployés en France ?

De 10/15% à 60% la différence est importante. On comprend facilement qu’aujourd’hui, l’immunité collective n’intègre pas la stratégie de fin de confinement. Les autorités sanitaires réfléchissent au déconfinement par région ou classe d’âge notamment.

Autres leviers, le recours aux tests diagnostiques (jusqu’ici réservés aux patients hospitalisés et aux soignants) ou sérologiques (encore peu accessibles en population générale). Dans son avis du 2 avril, le Conseil scientifique Covid-19 déclarait que « durant le mois d’avril, (…) 45 000 tests diagnostiques » pourront être effectués chaque jour, en complément des 15 000 tests quotidiens effectués dans les structures hospitalières. Point positif, de nouveaux tests moléculaires rapides, de 15 à 45 minutes, sont à l’étude. Le déploiement des tests sérologiques unitaires est prévu pour la 3ème semaine d’avril.

Mais le confinement doit « persister plusieurs semaines à partir de maintenant », précise le Pr Delfraissy. Le Président de la République Emmanuel Macron doit s’exprimer lundi soir à ce sujet.

*Catalogue et Index des Sites Médicaux de Langue Française

  • Source : Catalogue et Index des Sites Médicaux de Langue Française, CHU de Rouen – Avis du Conseil scientifique COVID-19 « Etat des lieux du confinement et critères de sortie », le 2 avril 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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