Qu’est-ce qu’une métastase ?
16 mai 2022
Lorsqu’un cancer est métastasé, le pronostic s’assombrit. Mais que sont réellement les métastases ? Comment se forment-elles ?
Lorsqu’une tumeur survient, elle est souvent localisée dans un organe. Mais il arrive aussi qu’à partir de cellules cancéreuses qui se détachent du cancer primitif et migrent par les vaisseaux lymphatiques ou les vaisseaux sanguins, une nouvelle tumeur se forme ailleurs dans le corps. Ce sont des métastases.
Où se forment les métastases ? « Dans le cas du cancer du sein, par exemple, on observe plus souvent des métastases osseuses, pulmonaires, hépatiques ou parfois cérébrales, pour certains sous-types histologiques », indique le Dr Lionel Uwer, oncologue à l’institut de cancérologie de Lorraine et spécialiste des tumeurs du sein et des tumeurs pulmonaires à la revue RoseUp. « Mais d’autres atteintes plus rares sont parfois observées. Par exemple au niveau de la peau, ou du péritoine. »
Les mêmes cellules que le cancer initial. Les métastases ne sont donc pas un autre cancer, mais des cellules du cancer initial qui se sont propagées. « Par exemple, une métastase d’un cancer du sein installée sur un poumon est une tumeur constituée de cellules de sein ; ce n’est pas un cancer du poumon », précise l’Institut national du Cancer (INCa). Lorsqu’un cancer a produit des métastases, on le qualifie de cancer métastatique.
Quels traitements ? « Il est habituellement plus difficile de traiter le cancer métastatique que le cancer qui ne s’est pas propagé », indique la Société canadienne du Cancer. « Dans la plupart des cas, le traitement a pour but d’aider une personne à vivre aussi longtemps que possible et à maintenir sa qualité de vie. Les traitements maîtrisent et ralentissent la croissance des métastases, mais celles-ci ne disparaissent habituellement pas complètement. » Il existe toutefois des approches thérapeutiques prometteuses comme l’immunothérapie. Celle-ci est « déjà utilisée avec succès contre les cancers ORL, du rein, du poumon et les mélanomes, elle est également accessible aux patientes ayant un cancer du sein métastatique dit triple négatif, dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation », précise le Dr Lionel Uwer.
Mais quoi qu’il arrive, en cas de métastases, « on entre dans une logique de maladie chronique », ajoute-t-il. Le patient doit bénéficier d’un suivi à vie en raison du risque élevé de rechute.