











Il est tout à fait possible de réduire de 25 à 13 le nombre de séances de radiothérapie après traitement chirurgical de cancers du sein, sans pour autant compromettre la qualité des résultats cliniques. Avec en contrepartie un confort très supérieur pour les patientes… et une réduction des coûts très appréciable.
Ces conclusions ressortent d’une étude de phase III, randomisée menée en Ecosse, sur un échantillon de plus de 4 500 malades et avec un recul de 6 ans. Elles risquent de provoquer un retour en force de la pratique de ce que les spécialistes appellent l’hypofractionnement, dans une discipline où la sécurité du patient et la réduction des doses sont une recherche constante. « C’est sûr, je démarre en rentrant et cette pratique va diffuser très rapidement », affirmait un praticien hospitalier français, responsable de radiothérapie dans un centre de la région parisienne en sortant du 43ème congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago.
Dans le cas d’espèce, le doute ne semble pas permis. Surtout dans le contexte actuel où la sécurité tant des logiciels de pilotage que des matériels de radiothérapie nécessite une recherche permanente d’amélioration. John A. Dewar et ses collaborateurs à Dundee en Ecosse, ont en effet évalué différents protocoles de radiothérapie auprès de 2 groupes de 2 236 et 2 215 femmes respectivement, opérées à la suite de cancers du sein invasifs. Traitées les unes en 25 et les autres en 13 séances, ces patientes ont bénéficié de résultats en tous points comparables, sans augmentation du taux de rechutes. Les séquelles esthétiques et les effets secondaires à la radiothérapie ont par ailleurs, été réduits chez les femmes qui avaient subi le moins grand nombre de séances.
Cette approche a eu d’autres effets induits, qui la font plébisciter des malades… et sans doute bientôt des organismes de financement. En particulier une réduction conséquente des dépenses liées aux déplacements au centre hospitalier, lesquels se font généralement en véhicule sanitaire… Des essais semblables menés au Centre hospitalier de Constantine en Algérie (Pr W. Boughrara) et à celui d’Antananarivo à Madagascar (Pr F. Rafaramino) en ont également montré l’intérêt, soulignant que ces techniques permettaient enfin d’augmenter le nombre de malades traitées, à infrastructures et équipes identiques…
Il ne fait guère de doute que l’Assurance-maladie française devrait se montrer aussi intéressée par la chose que l’a été son homologue d’Outre-Manche, le National Health Service…
Source : de nos envoyés spéciaux à Chicago, American Society of Clinical Oncology (ASCO), 1-5 juin 2007,
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