Rage, herpès … le vrai problème du singe, c’est l’homme !

15 septembre 2006

Le singe qui vient de mourir à Paris, après avoir été abandonné devant une clinique vétérinaire, avait-il la rage ? Portait-il le virus de l’herpès simien ? Dans l’un comme l’autre cas, la responsabilité des propriétaires est de nouveau en question…

Bis repetita. Il semble bien comme au mois d’août 2004, que l’animal mort dans le Val de Marne ait été rapporté en fraude par un vacancier parti “prendre le soleil”. Qu’a-t-il ramené dans ses bagages ? Les analyses en cours le diront dans la journée. En attendant, le ministère de la santé recommande que “toute personne ayant été mordue ou griffée par un singe consulte un médecin.” Plus spécifiquement dans le Val de Marne bien sûr, mais la facilité des déplacements est telle que l’avis vaut pour chacun.

Que dire en l’état actuel des informations communiquées par les pouvoirs publics ? On peut rappeler bien sûr que la rage est une maladie mortelle encore très répandue. Elle sévit partout dans le monde, où selon l’OMS elle provoque pas moins de 150 morts par jour ! Quant à l’herpès simien la menace n’est pas moins sérieuse. Selon l’Agence française de Sécurité sanitaire des Aliments (AFSSA) “même si le nombre de cas humains reste faible, quelques dizaines (à la date de publication en 2003, n.d.l.r.) le taux de létalité est de 80%“. L’hypothèse herpétique ne serait cependant pas favorisée. Le singe magot d’Afrique du Nord (c’est l’espèce ici concernée) est généralement considérée comme indemne du virus simien B. En revanche, celui-ci est lié aux macaques asiatiques.

Quoi qu’il en soit, la vraie question est celle de la responsabilité personnelle. Introduire un animal en fraude, ce n’est pas seulement illégal. C’est, aussi, potentiellement criminel. Abandonner un tel animal, malade, également. Faute de pouvoir remonter la chaîne d’une éventuelle contamination, il est en effet virtuellement impossible d’endiguer la contagion. “Ne ramenez pas la rage dans vos souvenirs de vacances“, claironnait le ministère de l’agriculture en mai 2005. Ni la rage, ni aucune autre maladie…

  • Source : Ministère de la santé et des solidarities, 14 septembre 2006, OMS, Bulletin mai 2005, Bulletin épidémiologique de l'AFSSA, n°11

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