Rappel de vaccin anti-Covid : quel risque cardiovasculaire ?
25 juillet 2022
En novembre 2021, Santé publique France confirmait l’augmentation du risque de myocardites suite à la vaccination initiale anti-Covid. De nouveaux résultats de ce suivi confirment que ces effets indésirables surviennent aussi après les doses de rappel. Mais moins.
« Les myocardites (inflammation du muscle cardiaque) sont causées, la plupart du temps, par une infection virale comme le Covid-19 », rappelle Santé publique France. Depuis juillet 2021, ces pathologies sont reconnues comme des effets indésirables – bien que rares – des vaccins anti-Covid à ARN m (Comirnaty ou Spikevax).
Le rappel aussi
Après un premier suivi réalisé par EPI-PHARE sur les effets liés aux premières doses, ce groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam a conduit une nouvelle étude de pharmaco-épidémiologie sur ce risque post-dose de rappel. C’est-à-dire après la 3e dose de vaccin. Mené sur 4 890 cas de myocardite chez des personnes âgées de 12 ans ou plus ainsi que 48 900 témoins*, ce travail révèle que « le risque de myocardite est augmenté au cours de la première semaine suivant l’administration de la troisième dose ». Tout comme après la deuxième dose donc, mais de façon moins prononcée.
Dans le détail, « 1 cas de myocardite est attribuable à la vaccination pour l’administration de 398 000 troisièmes doses de Comirnaty et de 340 000 troisièmes doses de Spikevax », précisent les auteurs.
Toutefois, ce risque « associé aux deuxième et troisième doses diminue avec l’allongement du délai entre les doses successives ».
Balance bénéfice-risque favorable
Cela étant, les auteurs rappellent que « les myocardites associées aux vaccins à ARNm restent des événements peu fréquents au regard du nombre de personnes exposées ». Sans compter que « dans la majorité des cas, l’état de santé des patients s’améliore de lui-même ou à l’aide d’un traitement ».
Et surtout ils insistent sur « l’efficacité de cette première dose de rappel » pour prévenir les hospitalisations. Selon les dernières données ce rappel protège « à plus de 80% contre les hospitalisations pour Covid-19 pour les personnes de plus de 18 ans qui étaient préalablement vaccinées par deux doses de vaccin ». La balance bénéfice-risque reste donc largement en faveur des doses de rappel.
*admises dans les hôpitaux français entre le 27 décembre 2020 et le 31 janvier 2022