RDC : une autre souche d’Ebola
16 octobre 2014
L’analyse du virus a montré que le foyer congolais est dû à une souche locale. ©Pierre Rouquet
Un foyer d’Ebola est apparu en République démocratique du Congo (RDC) cet été. Des chercheurs viennent de confirmer que cette flambée n’a rien à voir avec l’épidémie faisant rage depuis mars en Afrique de l’Ouest. Explications.
La flambée de fièvre hémorragique Ebola apparue en RDC au cours de l’été est due à une souche locale du virus, différente de celle qui sévit à l’Ouest du continent. Le séquençage complet du génome du virus responsable confirme qu’il s’agit d’une souche congolaise, très proche de celles ayant déjà sévi en RDC et au Gabon entre 1995 et 1997.
« Si ce résultat montre que les deux épidémies ne sont pas liées, il illustre l’accélération de l’émergence de la maladie », soulignent toutefois les chercheurs. Ainsi « devient-il urgent d’en comprendre les modalités de propagation ».
Comprendre le fonctionnement du virus
« Cette épidémie a débuté le 26 juillet 2014, lorsqu’une femme serait tombée malade quelques jours après avoir dépecé un singe trouvé mort dans la forêt », racontent les chercheurs. A ce jour, 70 cas ont été confirmés, dont 42 décès, soit un taux de létalité d’environ 60%, similaire à celui observé en Afrique de l’Ouest. Le pic épidémique a été observé la semaine du 24 août 2014. Et depuis, « grâce aux mesures de protection mises en œuvre par les autorités sanitaires congolaises – isolement des malades, protection du personnel médical, sensibilisation des populations à éviter tout contact corporel – l’épidémie semble aujourd’hui endiguée », estiment-ils.
Si ces constats sont rassurants, « la multiplication récente des épidémies d’Ebola montre que la probabilité de transmission du virus du réservoir animal à l’homme augmente », s’inquiètent les scientifiques. « Il devient urgent de mieux comprendre les modalités de circulation (saisonnières ou autres) du virus au sein de son réservoir naturel ainsi que celles qui gouvernent le passage du virus d’une espèce animale à une autre ou à l’homme ».
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Source : IRD, Institut Pasteur, CNRS, CIRMF au Gabon, INRB en RDC et OMS, 15 octobre 2014
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet