Accueil » Santé Publique » REACH ou l’occasion manquée…
La réglementation européenne sur le contrôle des produits chimiques (REACH) adoptée la semaine passée, serait selon certains eurodéputés la meilleure du monde. C’est surtout la… moins mauvaise.
Car le texte adopté par le parlement européen est bien moins ambitieux que sa version originale. Celle-ci prévoyait en effet de réglementer 100 000 substances d’ici à 2018. Or seules 30 000 seront finalement concernées. Et les deux tiers échapperont automatiquement à la réglementation, car ils s’en produit moins de 10 tonnes par an.
Plusieurs groupes de substances toxiques sont ainsi épargnés par le projet de listes noires. C’est le cas des perturbateurs endocriniens, qui modifient la production des hormones par l’organisme. « C’est tragique pour notre santé à tous et celle de notre planète » a réagi Serge Orru, directeur général de l’Organisation mondiale de protection de l’Environnement (WWF).
Le Bureau européen des Unions de consommateurs (BEUC) déplore pour sa part « la pression intense des gouvernements nationaux » sur les négociateurs du texte. Et il constate que « certaines substances cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction seront (donc) toujours présentes dans les produits que nous utilisons tous les jours ».
Quant à Greenpeace France, ses responsables dénoncent le fait que « les substances dangereuses ne seront pas signalées sur l’étiquette des produits. Les consommateurs n’auront accès à cette information que sur demande au fabricant. »
Autre faille et pas des moindres, la substitution ne sera pas obligatoire. « C’est seulement si l’industriel identifie de lui-même une alternative valable qu’il sera obligé de s’engager à remplacer la molécule dangereuse. Personne ne peut lui imposer d’alternative plus sûre », souligne Greenpeace. Enfin les députés européens avaient demandé que les substances dangereuses soient autorisées pour une durée limitée. Or la version finale de REACH accorde des autorisations sans limite, ce qui selon Greenpeace « risque de favoriser le statu quo. »
Les substances visées par REACH se retrouvent dans la plupart des produits de la vie courante : cosmétiques, peintures, moquettes, isolants, appareils électroménagers, produits d’hygiène, parfums, encres… Pour en savoir plus et connaître les marques concernées : http://www.greenpeace.org/france/vigitox/consommer.

Source : Bureau européen des Unions de consommateurs, Organisation mondiale de protection de l’Environnement, Greenpeace, WWF
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.