Régime : faut-il supprimer (toutes) les matières grasses ?
29 novembre 2023
L’épidémie mondiale d’obésité ne cesse de gagner du terrain. Sur le banc des accusés, on trouve souvent le même prévenu : le gras. Mais toutes les matières grasses se valent-elles ? Faut-il purement et simplement les ôter de nos assiettes ?
Concernant notre alimentation, les graisses apparaissent souvent en tête de ce qui est mauvais pour nous. Et pour cause, de manière générale, elles participent à augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer, de diabète ou d’obésité…
Mais voilà le dilemme : les lipides – c’est l’autre nom des matières grasses – sont indispensables à l’organisme puisqu’elles fournissent de l’énergie, contribuent à la régulation de la température corporelle, la synthèse des hormones et à la fertilité.
Vous l’aurez compris, dans la grande famille des gras, certains membres sont plus fréquentables que d’autres.
Alors comment s’y retrouver ?
Omégas 3, 6, 9
Les matières grasses bénéfiques pour la santé regroupent les acides gras polyinsaturés (c’est-à-dire les Oméga-3 et 6) et les acides gras monoinsaturés (Oméga-9).
« Les Oméga-3 (présents dans certaines huiles végétales, les noix, les poissons gras…) ont un effet particulièrement protecteur sur la fonction cardiovasculaire : baisse du taux de triglycérides, régulation de la pression artérielle, effet anti-inflammatoire, antithrombotique, antiarythmique », explique la Fédération française de cardiologie. « Ils sont très importants car l’homme est incapable de les synthétiser lui-même. Les Oméga-6 sont aussi considérés comme des graisses favorables car ils ont un effet hypocholestérolémiant. On les trouve principalement dans les huiles alimentaires végétales (tournesol, mais, pépins de raisins). Les Oméga-9, utilisables pour la cuisson, ont aussi des effets bénéfiques sur le système cardio-vasculaire et le contrôle de la glycémie. On les trouve notamment dans l’huile d’olive (à consommer extra-vierge car plus riche en anti-oxydants naturels), les arachides, l’avocat. »
Le gras à proscrire
En revanche, que ce soit dans le cadre d’un régime ou en prévention d’une maladie chronique, il vaut mieux faire l’impasse sur certaines graisses. Là encore, plusieurs familles cohabitent. Celle des graisses saturées et celle des graisses trans.
Les premières peuvent provenir du monde animal (beurre, fromage, crème…) ou végétal (huile de coco, huile de palme). C’est leur consommation en excès qui les rend néfastes pour l’organisme. En trop grande quantité, elles augmentent le taux de « mauvais » cholestérol.
Les graisses trans, elles, sont majoritairement issues d’un procédé industriel et font augmenter plus fortement le taux sanguin de LDL-cholestérol (le « mauvais ») tout en abaissant les taux de HDL-cholestérol (le « bon »), ce qui accroît significativement le risque de souffrir de troubles cardio-vasculaires.
Eviter les erreurs
Un conseil : au lieu d’être obsédé par les graisses, mieux vaut se concentrer sur les aliments sains. « Une erreur courante consiste à éviter et à remplacer les aliments contenant des graisses saines et bons pour la santé par des aliments transformés allégés en gras… mais riches en sucres ou encore en sel », lance la Harvard Medical School.
En fait, aucune graisse n’est donc en soi néfaste. Elles ne sont simplement pas équivalentes sur le plan nutritionnel. Inutile donc de les bannir, si vous les sélectionnez et les consommez avec soin : privilégiez les viandes maigres, favorisez les cuissons au four ou à la vapeur plutôt que la friture, allez-y doucement sur les beurres, crèmes, et limitez votre consommation d’aliments transformés.