Régimes sans gluten : en finir avec les idées reçues
13 mai 2016
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La mode des régimes sans gluten, notamment chez les enfants, inquiète les professionnels de santé. « Ils doivent être réservés aux patients souffrant de maladie cœliaque », rappellent des médecins américains, dans le Journal of Pediatrics. Avant de s’attaquer aux nombreuses idées reçues qui circulent sur ce sujet.
Le traitement de la maladie cœliaque repose sur l’éviction du gluten présent dans des céréales telles que le blé, l’orge ou le seigle. Autrement dit, il s’agit de se passer d’aliments courants comme le pain, les pâtes, la semoule, les biscuits ou les gâteaux.
« Oui, l’incidence de la maladie cœliaque tend à augmenter mais dans des proportions qui n’ont rien à voir avec la croissance de 136% entre 2013 et 2015 du recours aux aliments sans gluten », explique le Pr Norelle Reilly du Columbia University Medical Center, à New York. Elle cite également une étude conduite en 2015 auprès de 1500 Américains sur les idées reçues autour des régimes sans gluten. En voici les principales :
- l’alimentation sans gluten permettrait de… prévenir la survenue de la maladie cœliaque ! « De nombreux parents le pensent mais c’est faux bien sûr », souligne-t-elle ;
- le « gluten-free » ferait partie d’un mode de vie sain, sans aucun inconvénient. « Non, chez les personnes, en particulier les enfants, qui ne souffrent pas de maladie cœliaque, l’exclusion du gluten n’apporte aucun bénéfice. Elle peut au contraire, augmenter le taux de graisses et entraîner des déséquilibres nutritionnels » ;
- le gluten serait toxique ! « Aucune donnée scientifique n’accrédite cette thèse », poursuit le médecin.
En conclusion, Reilly se demande si « les risques d’une alimentation sans gluten lorsqu’on ne présente pas de maladie cœliaque ne sont pas supérieurs aux bénéfices ». Elle ajoute que si les professionnels de santé ne sont pas capables à eux seuls, d’endiguer ce phénomène de mode, ils peuvent jouer un rôle et rappeler les messages principaux à leurs patients ». Histoire de chasser les idées reçues.
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Source : The Journal of Pediatrics, 13 mai 2016
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet