Règles : mettre fin aux tabous
27 mai 2022
Les règles demeurent un sujet tabou dans les pays en développement… mais pas seulement. En France, une enquête vient de montrer qu’une fille sur trois a honte de les avoir et/ou fait l’objet de moqueries !
Dans les pays en développement, l’impact des stigmates des règles est toujours très fort. Considérées comme « impures », « maudites » ou même « dangereuses », les règles dérangent : 89% des jeunes Népalaises subissent toujours une forme d’exclusion ou de restriction pendant leurs règles. En Inde, plus de trois quarts des jeunes filles ne peut pas aller à l’école durant cette période.
Mais nul besoin de partir très loin pour constater que les stéréotypes perdurent dans nos sociétés dites « modernes ». En France, une étude OpinonWay menée pour le compte de l’ONG Plan International France montre ainsi que plus d’un tiers des adolescentes a honte de les avoir. Les préjugés liés aux menstruations renforcent cette « honte » puisque « 35% avouent qu’elles ou une de leurs proches ont déjà subi des moqueries et des humiliations en milieu scolaire. » Qui ne s’est jamais vu infliger le fameux « t’es énervée, t’as tes règles ? ».
Par ailleurs, la moitié des filles interrogées estiment que des personnes considèrent encore les règles comme « sales ». Résultat, des millions de femmes n’osent pas parler de ce phénomène naturel. Et nombreuses sont celles qui ignorent encore tout des menstruations avant de les avoir pour la première fois.
Alors non, les règles ne sont pas « sales ». Le sang menstruel est composé de sang et de tissus, qui ne présentent aucun caractère particulier, ni dangereux, ni magique. Même si les croyances ont la vie dure, les règles ne sont pas néfastes pour les plantes ou la nourriture !
Non, toutes les femmes ne sont pas de mauvaise humeur quand elles ont leurs règles. Le cycle menstruel repose sur des variations hormonales, qui n’affectent pas tout le monde de la même manière.
Non, il n’est pas impossible de pratiquer du sport, de se baigner ou de faire l’amour en période de règles.
La précarité, une réalité
En revanche, même en France, la précarité menstruelle ne relève pas du mythe. Elle concernerait plus d’1,7 million de femmes qui n’ont pas de quoi acheter des protections menstruelles. Heureusement, depuis 2020, des pays comme l’Ecosse ou encore la France se sont engagés à prendre des mesures en faveur de la gratuité des protections périodiques. En espérant qu’il ne s’agisse là que d’un premier pas dans la bonne direction.
A noter : le 28 mai se tient la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Une date qui ne doit rien au hasard. Les cycles menstruels comptent en moyenne 28 jours et les règles durent environ 5 jours par mois (mai étant le cinquième mois de l’année).