











«L’activité physique apporte un bénéfice fonctionnel important aux malades souffrant d’une BPCO », explique le Professeur François Boyer, chef du pôle de Médecine physique et de Réadaptation du CHU Sébastopol, à Reims. Il est vrai que ces patients profitent toute l’année de ces techniques : mobilisation active, agrès et appareils de mobilisation, activités physiques adaptées… Mais on peut aussi pratiquer hors de l’hôpital. « Je marche souvent avec des amis, insuffisants respiratoires comme moi, et cela me fait vraiment du bien » confirme ainsi un membre de la Fédération française des Associations et Amicales de Malades et Insuffisants ou Handicapés Respiratoires (FFAAIR).
Une activité physique oui, mais pas n’importe comment. Pour Hatim Seffar et Florie Veillard, les coachs de la Fédération française d’Athlétisme (FFA) présents pour la marche de Reims, la marche nordique est particulièrement indiquée aux insuffisants respiratoires. « Grâce aux bâtons, l’effort est réparti sur tout le corps. Ils allègent aussi le poids exercé sur les articulations et absorbent les vibrations », précise Hatim. Résultat : moins de risques de tendinites. « Et cette discipline permet des mouvements amples au niveau de la cage thoracique, ce qui favorise son élargissement », ajoute Florie. Le Dr Jean-Michel Gras, tabacologue à Paris, confirme l’intérêt de la marche nordique : « Il est important de pratiquer une activité physique adaptée pour éviter l’hyperventilation. Car elle aussi est irritante pour les bronches. La marche nordique est très indiquée dans ce contexte, puisqu’en répartissant les efforts sur l’ensemble du corps, le risque est réduit ».
Prévention et dépistage précoce
« Je dois vous poser trois questions indiscrètes » plaisante le Pr Boyer. En effet, pour calculer l’âge pulmonaire du participant, le médecin doit entrer dans l’appareil trois critères d’analyse : sa taille, son sexe et … son âge. Ensuite, il suffit de souffler… fort pendant 6 secondes. Un dépistage « important qu’on devrait effectuer davantage en amont », estime ce chef de service. « Comme les médecins généralistes prennent le pouls, le poids et la tension de leurs patients, ils pourraient aussi bien mesurer leur souffle. C’est une variable importante », ajoute-t-il en effet.
La prévention est soutenue par les personnalités politiques présentes pour l’occasion. Particulièrement sensibilisée à la question, Joëlle Barat, vice-présidente du Conseil régional déléguée à la santé estime qu’« on a besoin de plus d’esprit de prévention en France. Comme cette initiative le montre, c’est un moyen simple et efficace de faire passer le message ». Notamment chez les jeunes, lycéens et étudiants, qui fument de plus en plus tôt. Si les émissions industrielles et la pollution atmosphérique représentent des facteurs de risque bien réels, le tabac reste malgré tout à l’origine de 80% des BPCO. Il n’est pas inutile de le rappeler…
Source : de notre envoyée spéciale à Reims, 10 octobre 2010
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