Rejet de greffe cutanée : un nouveau traitement en vue

24 novembre 2014

Une équipe INSERM a réussi à mettre au point une combinaison de molécules qui diminue chez la souris le risque de rejet après une greffe cutanée. Son utilisation chez l’homme pourrait intervenir très rapidement, les deux molécules bénéficiant déjà d’une autorisation de mise sur le marché (AMM).

L’une des problématiques majeures de la transplantation est d’éviter le rejet de l’organe ou du tissu greffé par l’organisme du receveur. Lors d’une greffe dite allogénique (provenant d’un donneur A différent du receveur B), le système immunitaire reconnait le greffon comme un élément étranger. Il met alors tout en œuvre pour le détruire au même titre qu’un virus lors d’une infection par exemple. Pour contrarier ce phénomène, les médecins administrent au patient greffé des médicaments immunosuppresseurs. Ces traitements si bénéfiques soient-ils exposent à des effets toxiques. C’est pourquoi la communauté scientifique cherche depuis plusieurs années à optimiser cette stratégie thérapeutique.

Des équipes INSERM de José Cohen et Philippe Grimbert (Unité 955/Université de Paris Est Créteil – Institut Curie et hôpital européen Georges Pompidou) se sont intéressées à une molécule aux propriétés particulières : la cytokine interleukine 2 (IL-2). Cette dernière est utilisée dans le traitement de certains cancers et du diabète de type 1. Et à faibles doses, elle freine l’action du système immunitaire, ce qui pourrait donc diminuer le risque de rejet de greffe.

Une association prometteuse

« Nos expériences – avec cette molécule – ont été négatives », explique José Cohen. Sur des souris qui ont subi une greffe de peau, de nombreux cas de rejet ont été observés. Les chercheurs ont alors mis au point une combinaison associant l’IL-2 et la rapamycine (un immunosuppresseur). Dans ce cas, le rejet de greffe a ainsi été évité.

« Les souris ne montrent aucun signe de rejet 30 jours après la greffe cutanée. C’est très encourageant quand on sait qu’habituellement ce rejet intervient dans les 10 jours ». Ces résultats sont une première étape avant l’évaluation clinique. Ces deux molécules présentent l’avantage de posséder une autorisation de mise sur le marché chez l’homme. Si les prochaines étapes sont franchies avec succès, notamment dans un modèle de greffe hépatique, leur utilisation pourrait aller vite.

  • Source : American Journal of Transplantation, 14 novembre 2014

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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