Repousser le reflux gastro-œsophagien !
11 septembre 2019
Emily frost/Shutterstock.com
Vous ressentez comme une brûlure qui part de l’estomac et remonte dans la poitrine ? Vous souffrez très probablement d’un reflux gastro-œsophagien, le fameux RGO. Comment en diminuer les symptômes ? Comment le prévenir ? Les réponses du Pr Stanislas Bruley des Varannes, gastro-entérologue au CHU de Nantes.
Qu’est-ce que le RGO ?
« Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est en réalité la traduction excessive d’un phénomène physiologique. Autrement dit la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage », explique le Pr Stanislas Bruley des Varannes. Et nous sommes nombreux à en souffrir. « Nous estimons qu’en France, 15% de la population ressent des symptômes une fois par semaine. »
Des symptômes bien spécifiques
Justement que ressentent les patients précisément ? « Le maître symptôme lié au RGO est appelé pyrosis. C’est une brûlure qui part de l’estomac et remonte au niveau de la poitrine », précise notre spécialiste. Il peut aussi se manifester par des douleurs de la gorge, des remontées acides ou amères, des toux inexpliquées ou des régurgitations alimentaires.
Des facteurs de risque à surveiller
Comme l’explique le Pr Stanislas Bruley des Varannes, « le RGO est avant tout provoqué par l’augmentation de la pression abdominale mais aussi par des relâchements du sphincter qui sépare l’œsophage de l’estomac. Les facteurs de risque sont donc ceux qui augmentent la pression abdominale, et en tout premier lieu c’est le surpoids. »
Des règles hygiéno-diététiques à respecter
Heureusement, le respect de quelques règles hygiéno-diététiques contribue à diminuer l’intensité ou la fréquence du RGO. « Elles sont d’abord liées, à la suppression des facteurs favorisant la pression abdominale », explique le Pr Bruley des Varannes. « Le principal étant le surpoids. Mais ce n’est pas tout, nous recommandons également de diminuer les facteurs provoquant l’ascension de l’acidité. Parmi eux figurent les repas trop gras et trop copieux. Ces derniers vont rendre difficile le travail de vidange de l’estomac, favorisant ainsi le RGO. »
Il convient également de manger moins vite et de bien mâcher. Il est par ailleurs conseillé de limiter sa consommation de produits favorisant l’acidité comme le café, le tabac, l’alcool, les boissons gazeusesd’où d’épices. La position couchée voire simplement allongée, moins de 2 heures après les repas risque également de provoquer un RGO.
Des traitements efficaces mais à petites doses
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont indiqués dans le traitement du RGO. « Ce sont des agents qui réduisent la sécrétion acide de l’estomac, car c’est surtout le contact acide du contenu gastrique avec l’œsophage qui déclenche les symptômes. » Le Pr Bruley des Varannes soulève toutefois un problème. « Ces traitements sont trop facilement prescrits, or ils peuvent provoquer des effets secondaires. On essaie donc aujourd’hui de rationaliser la prise des IPP en prenant la plus petite dose possible. »
Il existe une deuxième arme qui agit « de manière mécanique. C’est ce que nous appelons les agents couvrants. Ils visent à protéger les muqueuses agressées par le RGO et donc à limiter le contact entre le liquide du reflux et l’œsophage. » Enfin, un dispositif original, baptisé ESOXX® ONE, offre une réelle alternative thérapeutique. En effet il soulage à la fois les symptômes en agissant directement au niveau de l’œsophage et peut permettre également une cicatrisation des lésions de cet organe. « Il peut être pris en association avec des IPP en cas de RGO fréquent, mais aussi seul en cas de douleurs occasionnelles. Attention, il doit toujours être administré après les repas, afin d’éviter que ce dernier n’empêche la bonne adhésion du produit à la muqueuse œsophagienne. »