Réseaux sociaux : les (très jeunes) enfants aussi
21 octobre 2021
Une enquête consacrée à l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants américains montre qu’un tiers des 7-9 ans sont adeptes de TikTok, Instagram ou Snapchat. Dans certains cas, cette utilisation se déroule sans aucune supervision parentale.
La question revient de manière régulière et insistante : faut-il limiter, voire interdire l’accès des réseaux sociaux aux enfants et aux pré-adolescents ? Dernière illustration lors de la rentrée scolaire avec le fameux hashtag « Anti2010 », qui a fait des élèves de 6e (nés en 2010 donc) la cible de camarades (à peine) plus âgés. Plusieurs voix se sont élevées pour demander cette interdiction, le ministre de l’Education nationale est intervenu et les plateformes TikTok et Instagram ont pris les choses en main (après des millions des « vues » …), en tentant de faire disparaître le hashtag dans les limbes d’Internet.
Aux Etats-Unis aussi – où Facebook vient d’annoncer qu’il allait reporter son projet d’Instagram réservé aux moins de 13 ans et dont l’image a récemment été sérieusement écornée devant le Congrès par une ancienne salariée – le sujet est également hautement sensible. D’où l’intérêt de ces données quantitatives recueillies par le C.S. Mott Children’s Hospital, affilié à l’Université du Michigan.
Un tiers des 7-9 ans
Un millier de parents d’enfants âgés de 7 à 12 ans ont été interrogés dans le cadre de ce National Poll on Children’s Health, un sondage national sur la santé des enfants. Principaux enseignements : la moitié des enfants de 10 à 12 ans utilisent des réseaux sociaux. C’est également le cas d’un tiers des 7-9 ans… Et pour certains d’entre eux, ces interactions se déroulent sans supervision parentale : un parent sur six a déclaré n’utiliser aucun contrôle parental pour les applications sociales de son ou ses enfants.
Plusieurs raisons sont avancées : difficulté d’accès aux informations sur les plateformes pour mettre en place ce contrôle parental, surveillance qui prendrait « trop de temps », et sentiment d’impuissance aussi. Un peu plus d’un tiers des parents interrogés estime que le contrôle parental est une perte de temps car les enfants trouveraient une faille pour le contourner.
Responsabilité parentale
En charge de ce sondage annuel, la chercheuse en pédiatrie Sarah Clark estime que « si les parents autorisent leurs jeunes enfants à utiliser les médias sociaux, ils doivent assumer la responsabilité de rendre l’environnement en ligne de l’enfant aussi sûr que possible (…) Si les parents ne peuvent pas s’engager à jouer un rôle actif dans l’utilisation des médias sociaux par leur enfant, ils devraient demander à leur enfant d’attendre avant d’utiliser ces applications ».
Les parents utilisant un contrôle parental restent cependant majoritaires. Près des deux tiers d’entre eux bloquent l’accès à certains sites, rapporte l’enquête, tandis que trois parents sur cinq disent exiger d’être consultés avant d’approuver de nouveaux contacts pour leurs enfants. Plus de la moitié déclarent utiliser des paramètres de confidentialité, des limites de temps quotidiennes et des codes d’accès à certains contenus.
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Source : C.S. Mott Children’s Hospital (National Poll on Children’s Health), le 18 octobre 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet