Rester femme après un cancer du sein

Un cancer du sein ne signifie pas la fin de la féminité. Médecins et fabricants de lingerie sont toujours plus nombreux à en être conscients. Et des gammes complètes de sous-vêtements adaptés sont désormais proposées aux femmes qui ont subi une chirurgie mutilante. Les explications d’Annie Lévy, animatrice des ateliers lingerie, prothèses et maillot de bain à la Maison des Patients de l’Institut Curie, à Saint Cloud (92).

« Une femme atteinte par un cancer du sein doit se réapproprier son corps et sa féminité » nous explique-t-elle. Dès 1991 elle créait sa boutique de lingerie « généraliste »… avant d’intervenir dans les hôpitaux auprès des élèves infirmières de 2e et 3e année. Puis ensuite dans le cadre de la Maison des Patients, une fois par mois. « Le sein est un symbole de féminité et de maternité. Il est donc important d’aider les femmes à accepter le port d’une prothèse. Pour séduire les autres, il est nécessaire de se plaire à soi même… »

La Maison des Patients : des ateliers pour retrouver sa féminité

La Maison des Patients de l’Institut Curie, qui dépend du Centre anticancéreux René Huguenin de Saint Cloud, est un espace unique en France. Mis à la disposition des malades et de leurs proches, situé en dehors de l’hôpital, il leur permet d’être accueillis par des professionnels et des bénévoles qui prodiguent conseils et accompagnement : kinésithérapie, soins de la chevelure, yoga… C’est dans ce cadre qu’intervient Annie Lévy. « Une fois par mois je reçois les patientes, en groupe. Elles peuvent venir avant ou après l’opération. Mon objectif est de leur redonner confiance ; de leur faire comprendre qu’elles peuvent toujours êtres belles et sexy, même après un cancer du sein. »

Des produits adaptés

– Les prothèses mammaires externes.
Souvent par manque d’informations, bien des femmes ne portent aucune prothèse. Pourtant selon Annie, « la prothèse permet à la femme de retrouver son équilibre morphologique, de se redresser. En cas de choc, elle protège la cicatrice. » Sa texture la rapproche de celle du sein originel. Elle se glisse entre la peau et le sous vêtement, et elle est vite oubliée…

Sur son site Internet, l’Institut national du Cancer (InCA) précise que « le choix d’une prothèse doit se faire sans précipitation, chez un prothésiste compétent. L’équipe soignante peut vous transmettre les coordonnées de magasins spécialisés qui vous aideront à choisir la prothèse la mieux adaptée à votre corps. Les prix des prothèses mammaires externes sont variables. Elles sont remboursées par l’Assurance maladie sur la base de 69,75 €. Certaines mutuelles prennent en charge le complément. »

– La lingerie fine adaptée et les maillots de bain. En dentelle ou en coton, ils soutiennent le sein qui est toujours présent, tout en maintenant la prothèse. Sans armature, ils apparaissent comme une seconde peau. La femme retrouve alors sa silhouette. Pour la baignade, pas de problème, il existe des prothèses adhérentes. Côté mensurations, les fabricants n’ont oublié aucune femme : les tailles disponibles vont du 85A au 120H.

Signalons qu’en plus de ses attributions auprès de l’Institut Curie, Annie Lévy a créé la société Alys. Elle reçoit ainsi les patientes, sur rendez-vous, pour des conseils individuels. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Quelques idées produits

Plusieurs fabricants se sont intéressés aux femmes opérées suite à un cancer du sein et ont créé des collections de lingerie alliant esthétique et confort.
– En mars dernier, la marque Amonea a lancé sa collection printemps/été 2011. Une gamme « sexy, glamour et tendance pour des femmes épanouies». Pour en savoir plus, consultez le site www.amonea.fr.
– Le site www.oemee.fr vend depuis plusieurs années déjà des dessous sans armatures (pour le confort) avec des bonnets doublés de fibre de bambou (pour la douceur).
– Un autre site de vente par correspondance www.comptoir-de-vie.com propose aux femmes des accessoires pour les aider dans leur reconquête de féminité.

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  Source : Interview d’Annie Lévy, le 7 juin 2011 ; www.e-cancer.fr, consulté le 8 juin 2011