Réveillon : chaque année, c’est la même chose…
31 décembre 2018
Nejron Photo/shutterstock.com
A quel camp appartenez-vous pour fêter le réveillon du 31 ? Celui des curieux qui changent de plans tous les ans ou plutôt le groupe des fidèles ? A ce sujet, à quoi servent les rituels ?
Pour la fameuse soirée du 31 décembre, chacun a désormais fait son choix : le repas tranquille en petit comité, l’invitation de dernière minute chez des amis d’amis, la soirée en ville improvisée… ou le rituel de chaque réveillon instauré il y a des années.
Pour les adeptes de la tradition, garder la même tablée, la même organisation a quelque chose de rassurant. Ce rassemblement ritualisé dissout la peur de la solitude, de l’isolement et intègre l’individu dans un groupe. « Le rituel (…) est chargé de sens », peut-on lire sur le site de l’inrees. Il traduit « le besoin de se rassembler, de se relier en tant que semblables et de se refonder dans un sentiment d’appartenance à une nature commune ».
Chaque année, les convives se retrouvent souvent autour des mêmes victuailles, et ne laissent pas beaucoup de place à l’improvisation. L’apéritif, l’entrée, le plat et le dessert se ressemblent d’année en année. Le rituel du 31 réveille donc une dimension symbolique. Mais c’est aussi la présence d’un tel et d’un tel qui compte. Le fait de retrouver les mêmes personnes chaque année « est le signe que nos aspirations ne sont pas que matérielles ».
Le rituel, « ciment des groupes humains »
Les rituels rassurent sur les relations amicales fidèles, stables que nous entretenons. Un point apprécié à l’heure où les « amis » virtuels des réseaux sociaux et les rencontres éphémères prennent de plus en plus de place, sans forcément de profondeur, dans nos quotidiens. Les traditions sont souvent appréciées par les personnes qui ont besoin d’ancrage, de repères, de racines dans leur vie sociale. Ces dernières évoluent souvent dans des schémas de vie stables. Et n’ont globalement pas envie d’être confrontées à l’inconnu, à la découverte.
De façon générale, et au-delà du Nouvel An, les rituels « constituent le ciment des groupes humains. Ils donnent le cadre qui va permettre de marquer d’une façon stable les passages importants de la vie avec leur entrée et leur sortie », apprend-on sur le site du Cairn. Les traditions prennent une place différente au cours du temps, en fonction des phases de vie de chacun.
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Source : www.inrees.com, interview de Ghislaine Bourgogne, psychanalyste spécialiste des thérapies traditionnelles - www.cairn.info, « Les rituels : enrichissement de la vie », interview de Claude-Marie Dupin, spécialiste de l’analyse transactionnelle.
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon