Rugby : un cerveau abîmé même sans commotion
29 juin 2020
Les sports de contact comme la boxe ou encore le rugby sont connus pour provoquer des commotions cérébrales. Celles-ci impactent directement l’état du cerveau. Eh bien même sans commotion récente avérée, des chercheurs américains révèlent des altérations de la matière du cerveau chez ces athlètes.
Après une commotion cérébrale provoquée par un choc durant la pratique de leur discipline, les rugbymen et women voient leur cerveau altéré. Mais dans quel état est-il en dehors de commotions récentes et avérées chez ces athlètes ?
Les chercheurs ont étudié 101 athlètes universitaires, parmi lesquelles 70 rugbywomen et 31 nageuses ou rameuses. Ils les ont suivies durant 2 ans pour les premières, et un an pour les autres. Aucune ne souffrait de commotion cérébrale de moins de 6 mois avant le début de l’étude. Toutefois, plusieurs rugbywomen avaient un historique de commotion tandis qu’aucune sportive des autres disciplines n’en avait jamais fait état.
Fibres nerveuses abîmées
Les scientifiques ont observé le cerveau de chaque participante grâce à une IRM afin de déterminer comment les molécules d’eau évoluaient dans la matière blanche. Ce qui permettait d’identifier les éventuels dommages microstructurels dans le cerveau. Ils ont aussi examiné la manière dont les diverses zones du cerveau interagissaient. En parallèle, certaines athlètes portaient des dispositifs enregistrant les impacts à la tête. Aucune des nageuses et des rameuses n’ont eu à subir de tels chocs, contrairement aux rugbywomen.
Résultat, chez les rugbywomen, les chercheurs ont découvert des changements dans la structure de la matière blanche. Y compris dans les fibres nerveuses servant à connecter les zones du cerveau contrôlant les émotions comme la peur, le plaisir ou la colère. Aucun changement dans la matière cérébrale n’a été observé chez les nageuses et les rameuses.
« Même sans commotion cérébrale avérée, le fait de souffrir fréquemment de chocs à la tête durant la pratique sportive a de très nets effets sur le cerveau », concluent les auteurs.
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Source : American Academy of Neurology, 17 juin 2020
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet