Rupture du frein du prépuce : plus de peur que de mal

22 mai 2017

Le frein du prépuce est un repli de peau qui recouvre et relie le prépuce à la face inférieure du gland. Et s’il est trop court, il peut arriver qu’il se rompe au court d’un rapport sexuel. A la clé : saignements et douleurs ! Impressionnante – on le comprend – cette rupture est pourtant sans danger, comme le précise l’Association française d’Urologie (AFU).

Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons par un peu d’anatomie. Chez l’homme non-circoncis le prépuce glisse le long de la verge pendant l’érection pour laisser apparaître le gland. C’est ce que l’on appelle le décalottage. Le frein, c’est cette petite attache qui relie le prépuce au gland et lui permet de se repositionner lorsque la verge n’est pas en érection. Et c’est vrai qu’il n’a l’air de rien ce petit bout de peau. Pourtant, s’il vient à céder, c’est la panique !

Imaginez un peu : en plein acte sexuel, une vive douleur suivie d’un saignement. Le frein a cédé. « Cet accident, relativement fréquent, survient de façon prioritaire chez des hommes jeunes, lors des premiers rapports », explique l’AFU. « Il survient sous l’effet du décalottage, d’une érection très rigide qui tire sur le prépuce, et du fait des frottements répétés ».

Trop court…

Plusieurs caractéristiques anatomiques favorisent la survenue d’une rupture de frein. Plus ce dernier est court, plus l’érection risque de le mettre en tension et donc de le fragiliser. Un frein très court entraîne en général une courbure du gland vers le bas lors de l’érection. « Un peu comme le nez du Concorde », métaphorise joliment l’AFU. Ainsi cette déformation peut s’accompagner de sensations de tiraillements au moment de l’érection. Il est donc important de consulter. Une opération préventive d’allongement du frein pourra être envisagée.

Et si la rupture est consommée ?

Face à une hémorragie survenant lors de l’acte sexuel, la première urgence consiste « à comprimer le gland avec un mouchoir ou un tissu pour arrêter le saignement », continue l’AFU. Une fois que celui-ci a cessé, un nettoyage à l’eau et au savon est nécessaire, accompagné, si possible, d’une petite désinfection. Doit-on le préciser, cette action devra se faire à l’aide d’un produit doux sans alcool. « Dans les jours qui suivront, l’application d’une crème cicatrisante est recommandée. Le rôle du ou de la partenaire est essentiel lorsque la victime panique devant l’accident, pour calmer, rassurer, voire prendre soin de la lésion. »

Et après ? Une consultation avec un urologue est importante afin que ce dernier vérifie que la cicatrisation évolue bien. « Souvent la cicatrisation se fait de façon un peu fibreuse. Résultat : une bride rétractile se forme, qui accentue la mise en tension du frein pendant l’érection. Le chirurgien peut alors proposer une plastie du frein. Il réalise une petite incision transversale sous anesthésie locale ou générale, puis suture avec du fil résorbable. » Rassurez-vous, l’intervention est simple, rapide. Pendant les 10 à 15 jours suivant l’intervention, il faudra s’astreindre à une bonne hygiène locale et éviter les rapports sexuels.

  • Source : Association française d’Urologie, mai 2017

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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