S’éclaircir la peau, une bien mauvaise idée…

10 mai 2011

Très largement utilisés dans le monde entier, les cosmétiques éclaircissants constitueraient une bombe à retardement pour celles – il s’agit le plus souvent de femmes – qui y ont recours. Les rédacteurs de La Revue Prescrire ont passé au crible l’ensemble des études réalisées sur ce sujet et, des troubles cutanés aux cancers, les effets secondaires de ces produits apparaissent très nombreux. Et souvent graves.

« Plusieurs études rassemblant des milliers de personnes ont montré que l’application régulière de cosmétiques éclaircissants sur de grandes surfaces, entraîne la plupart du temps des effets cutanés parfois irréversibles », expliquent-ils.

Hypo ou hyperpigmentation, atrophie cutanée, vergeture, troubles de la cicatrisation, « infections de la peau masquées ou au contraire favorisées ou réactivées et même quelques cas – certes rares – de carcinomes cutanés ! Les effets secondaires de ces éclaircissants sont tels qu’il est surprenant de leur voir trouver encore preneurs…

La peau n’est pas seule concernée. D’autres organes en effet, peuvent être atteints. La Revue Prescrire rapporte ainsi des atteintes rénales, notamment chez des femmes jeunes qui s’appliquaient des crèmes à base de sels de mercure. Une enquête conduite en 2002 à Lagos, au Nigeria, a également mis en évidence 9 cas d’hématuries, c’est-à-dire de présence de sang dans les urines. Une situation qui est rien moins que normale…

D’autres auteurs rapportent des cas de diabète ou d’hypertension artérielle, « après plusieurs années d’utilisation » de cosmétiques éclaircissants. Des syndromes de Cushing – une maladie rare caractérisée notamment par une obésité de la partie supérieure du corps – et des insuffisances surrénaliennes ont aussi été retrouvés chez certains adeptes de ces traitements.

Comme le soulignent les rédacteurs, « ces cosmétiques sont de compositions diverses, souvent non ou mal connues de l’utilisateur ». Ils renferment généralement des dermocorticoïdes, de l’hydroquinone, de la trétinoïne, des sels de mercure. Autant de substances qui peuvent aussi être mélangées à d’autres produits plus ou moins connus et affichés… Dernier point, les produits cosmétiques éclaircissants sont également susceptibles de traverser la barrière placentaire. D’où un risque pour l’enfant à naître. Nous y reviendrons.

  • Source : La Revue Prescrire, Tome 31, n°331

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