Salles de sport : un air intérieur trop pollué ?

25 novembre 2014

Avec l’hiver qui approche, de nombreux sportifs et sportives regagnent les salles de fitness pour entretenir leur condition physique. A l’abri du froid donc mais pas des polluants…. Une équipe hollando-portugaise révèle que la qualité de l’air des salles de sports laisse vraiment à désirer.

Ce travail a été réalisé par le Dr Carla Ramos de l’Université de Lisbonne, associée à une équipe de la Delft University of Technology (Pays-Bas). Les chercheurs ont en effet eu l’excellente idée de placer des capteurs destinés à mesurer la qualité de l’air dans 11 salles de fitness de la capitale lusitanienne.

Les appareils en question étaient performants, capables de piéger la moindre particule de monoxyde de carbone (CO) ou de dioxyde de carbone (CO2). Mais aussi des acariens et des agents chimiques issus notamment des peintures, comme le formaldéhyde.

Leurs résultats sont inquiétants. A l’exception tout de même du monoxyde de carbone – l’un des polluants les plus sournois et les plus dangereux – les concentrations de l’ensemble de ces substances ont excédé les standards tolérés ! Les plafonds ont notamment été atteints durant les cours collectifs. Des cours où les participants sont souvent nombreux dans un espace réduit, produisant notamment d’importantes quantités de CO2. La forte présence de dioxyde de carbone étant d’ailleurs un signe tout aussi inquiétant d’une ventilation mécanique assistée (VMC) inefficace. Sinon absente.

Un rapport bénéfices/risques positif

Le Dr Ramos a aussi constaté une concentration élevée de polluants tels que les acariens et le formaldéhyde. A tel point que les taux observés sont « susceptibles d’entraîner des affections comme l’asthme ou d’autres maladies respiratoires », explique-t-elle.

Ramos conclut toutefois sur une note positive. « Ces constats ne doivent pas décourager les pratiquants de se rendre dans leur salle de sport favorite », souligne-t-elle. En effet, les effets bénéfiques d’une activité physique régulière seraient bien supérieurs aux méfaits de ces agents, par ailleurs présents dans de nombreuses habitations. « En revanche, nos résultats doivent interpeller les responsables de ces établissements sur la manière dont ils pourraient améliorer la qualité de l’air intérieur. Ne serait-ce qu’en se penchant sur leur système de VMC ».

  • Source : Building and Environment, Volume 82, Décembre 2014, Pages 349–360 - The New York Times, 5 novembre 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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