Une douleur soudaine à la poitrine, une fièvre chez un tout petit, une perte de connaissance… Les motifs d’appels au 15 sont variés. Et parfois non justifiés comme un oubli de pilule ou des difficultés pour s’endormir… Les assistants de régulation du SAMU répondent à tous ces appels de détresse et les transfèrent aux médecins régulateurs. L’envoi d’une ambulance ou de l’hélicoptère est réservé aux urgences absolues. Reportage.
Lorsque vous composez le 15, votre appel aboutit au centre de régulation médicale du SAMU, rattaché au CHU de la région. C’est le cas à Nantes, où des personnels formés à ce métier régulent les communications téléphoniques. Grâce à des systèmes sophistiqués informatique et de téléphonie associés, les assistants de régulation médicale peuvent décrocher, accueillir, identifier et localiser les appelants.
Trois niveaux d’urgence et de gravité apparaissent sur leur écran. Rouge pour urgence absolue qui doit être décrochée dans l’instant, jaune pour urgence relative, qui doit être prise en compte dans la minute. Et enfin, vert pour problème de médecine générale, sans urgence.
Urgentiste régulateur : un télé-enquêteur
Le médecin régulateur est généraliste ou urgentiste. Il doit déterminer quelle réponse apporter à la demande de l’appelant. Pour ce faire, il mène un interrogatoire clinique. Objectif, connaitre la gravité précise de l’état du patient et apporter une réponse médicale. Pas facile à distance ? « Le cœur du métier c’est d’être en contact avec le malade, de le palper, d’écouter avec son stéthoscope, de sentir, c’est au travers de tous ses sens que le médecin aboutit à un diagnostic », explique Joël Jenvrin, responsable médical du Samu de Loire-Atlantique. « La difficulté de la régulation médicale, c’est qu’à part l’ouïe, on doit se passer de ses autres sens. » Cet exercice nécessite « un interrogatoire poussé, pointu pour prendre la bonne décision et être dans le juste soin ». Si le risque de se tromper n’est jamais absent, « on fera toujours pencher la balance du côté du moindre risque », assure-t-il.
Mais ces difficultés spécifiques à l’exercice de la médecine de régulation constituent toutefois pour le Dr Jenvrin, un challenge stimulant. « Cela m’a permis d’apprendre à mieux communiquer par le biais de la simple voix afin de faire baisser le niveau émotionnel des gens et de mener mon travail d’enquête de la meilleure manière possible. »
Consultation, ambulance, SMUR…
« Il existe différents niveaux de réponse que peut apporter le médecin », détaille le Dr Joël Jenvrin. « D’un simple conseil médical comme boire de l’eau pour se rafraîchir à une prescription médicale par téléphone en utilisant la pharmacie familiale. Le conseil peut être de prendre du paracétamol en fonction de l’âge et du poids du patient, pour attendre que la nuit se passe et être examiné le lendemain ».
Mais aussi, le médecin régulateur peut décider « d’envoyer un transport sanitaire notamment si le patient nécessite d’être examiné dans une structure d’urgence ou dans une filière de soins très spécifique dans le cas d’un AVC par exemple », poursuit-il. Mais « notre arme ultime, c’est le SMUR (structure mobile d’urgence et de réanimation) ». Il s’agit de véhicules qui circulent avec un ambulancier conducteur, un infirmier et un médecin pour prodiguer les premiers soins aux patients en difficulté. Et dans certaines situations, l’hélicoptère peut également être envoyé.
Source : reportage au SAMU44, 12 juin 2017
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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