La santé, de plus en plus connectée

23 mai 2016

Tout juste tendance, le smartphone pour mesurer sa fréquence cardiaque sera-t-il bientôt dépassé ? Des scientifiques imaginent en effet les technologies de demain susceptibles de traquer nos paramètres vitaux. Elles pourraient prendre la forme de… peaux électroniques ! Explications.

D’une manière générale, la notion d’e-santé concerne l’application des technologies de l’information et de la communication au domaine de la santé et du bien-être. De la santé connectée à la télémédecine, elle renferme un nombre incalculable d’outils et autres objets connectés à disposition de tous. A l’image des smartphones, podomètres et autres bracelets bien sûr. Voire demain de la peau électronique ou e-skin.

Tout a commencé par une étude publiée dans la revue Science au cœur de l’été 2011. Des chercheurs américains déclaraient avoir mis au point un dispositif électronique ultra-fin, à coller sur la peau, façon tatouage temporaire. Appelé Epidermal Electronic System (EES ou Système électronique épidermique, en français), ce patch transparent était équipé d’un circuit électronique susceptible « de mesurer l’activité électrique produite par les muscles de la jambe et le cœur », comme l’expliquait alors l’auteur.

Affichage sur la peau !

A l’époque, les scientifiques imaginaient que cette technologie puisse un jour remplacer les techniques de surveillance utilisées à l’hôpital, pour mesurer le rythme cardiaque, la tension artérielle et bien d’autres paramètres vitaux. Ou être utilisée pour accélérer la cicatrisation de la peau ou la prise en charge d’autres affections cutanées.

Cinq ans après, la réalité semble aller encore plus loin que la fiction. Toujours dans Science, des médecins chinois présentent un dispositif similaire dans la mesure où il se fixe également sur la peau. Ultra-flexible, d’une épaisseur de 3 micromètres, il est doté de diodes qui permettent l’affichage, sur la peau, des données comme le rythme cardiaque ou la saturation en oxygène. Principal auteur de ce travail, le Pr Takao Someya explique que ce type de dispositif « peut permettre à terme, la réalisation de peaux électroniques aux multiples fonctions, avec différents capteurs et autres écrans ».

Ne pas oublier

Les nouvelles technologies de l’e-santé produiront des quantités insoupçonnées de données. Les spécialistes parlent de quantified self ou le « soi quantifié ». Ce concept renvoie à un ensemble de pratiques variées qui ont en point commun, de mesurer des variables relatives à notre mode de vie. La gestion et la protection de ces données constituent un défi majeur. Une autre histoire.

  • Source : Science, 12 août 2011 - Science Advances, 15 avril 2016, Vol. 2, no. 4, e1501856

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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