Santé mentale : 1 salarié sur 6 voit un psy
10 octobre 2023
Le 10 octobre est marqué par la journée mondiale de la santé mentale. Focus sur une problématique à laquelle nous pouvons toutes et tous être confrontés un jour : la souffrance au travail.
Anxiété chronique, dépression, troubles psychiques, maladies psychiatriques : le tabou de la santé mentale se lève d’année en année, et de façon encore plus notable depuis que les confinements sont venus exacerber des fragilités individuelles ou collectives. Ou du moins les mettre en lumière. La Journée mondiale de la santé mentale qui se tient ce 10 octobre est une occasion de plus de lever le voile sur ces souffrances. La thématique de cette année ? « La santé mentale est un droit humain universel. »
Un bon point que de parler publiquement de ces vulnérabilités qu’elles soient d’ordre psychique, cognitif, psychologique ou psychiatrique. Comme le décrit Nasser Loza, président du réseau Welcome to the World Federation for Mental Health (WWFMH), cette démarche permet dans un premier temps de « déstigmatiser la santé mentale » dans la sphère privée ou publique. Progressivement cela aide à diminuer la peur des regards, des jugements à l’école, en famille, entre amis ou encore au travail. Grâce à une meilleure acceptation de leur fragilité, les patients et les proches pourront vivre mieux avec la maladie au quotidien, et ainsi « préserver des relations sociales saines ».
L’état de santé fragilisé par la souffrance mentale
Contrairement aux idées reçues, les atteintes mentales ne vont pas uniquement fragiliser le cerveau. L’organisme dans son intégralité va aussi pouvoir en souffrir, qu’il s’agisse de la santé cardiovasculaire, respiratoire, digestive, de la dégradation de la qualité du sommeil ou de de la résistance du système immunitaire par exemple. Ainsi, « la souffrance mentale va favoriser un mauvais état de santé physique et diminuer l’espérance de vie ». Un impact important alors que les chiffres de la souffrance au travail sont en hausse
Les salariés en souffrance mentale ?
Selon un sondage OpinionWay* mené pour Psychodon**, « 81 % des collaborateurs interrogés confient souffrir de fatigue mentale due aux exigences et pressions de leur travail, dont 14 % fréquemment ». Dans le détail, « 1 salarié sur 6 déclare être suivi par un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute soit 17 % d’entre eux. Une augmentation de 5 points par rapport à 2022 ».
Et comment réagissent les entreprises face à ce mal-être ? « Autrefois ignorée, la santé mentale des salariés dans leur environnement de travail est devenue depuis quelques années, et surtout depuis la pandémie de Covid-19, une préoccupation des entreprises », décrivent les auteurs du baromètre. « En 2023, 36 % d’entre elles proposent des ressources pour favoriser le bien-être de leurs collaborateurs contre seulement 30 % en 2022. Les salariés sont par ailleurs de plus en plus enclins à avoir recours à ces dispositifs. »
Se former aux gestes de premiers secours… mentaux
En prévention et en soutien de cette souffrance, la formation aux Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) commence à se faire connaître. A ce jour, 70 124 secouristes y sont formés, soit 0,3 % de la population française active. Il reste encore du chemin à parcourir pour sensibiliser toutes et tous au soutien des personnes en situation du vulnérabilité psychique ou psychologique. Selon le même sondage OpinionWay, « 79 % des salariés trouvent utile que cette formation soit délivrée par l’entreprise et 27 % très utile ».
*Étude réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1002 salariés français du 7 au 15 septembre 2023
** « Créé en 2017 par Didier Meillerand, le Psychodon, Agir pour la santé mentale, célèbre la vie avec un trouble psychique. Suivant la voie montrée par le Téléthon ou le Sidaction, il entend donner espoir et dignité aux millions de personnes concernées et à leur famille à travers trois grands axes : la recherche pour améliorer le diagnostic et les traitements, l’accompagnement des personnes touchées et des aidants et la prévention des troubles psychiques sur les territoires, spécifiquement auprès des jeunes »
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Source : Welcome to the World Federation for Mental Health, le 10 octobre 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet