Santé mentale : l’OMS secoue le cocotier…

26 mai 2003

Avec plus de 450 millions de malades souffrant de troubles mentaux dont 76 millions liés à l’alcool, avec chaque année 850 000 suicides effectifs et 10 à 15 millions de tentatives manquées, nul doute que les maladies mentales constituent un fardeau effrayant.

Une sorte de tonneau des danaïdes qui se remplit au fur et à mesure qu’on le vide. Un fardeau qui représente 13% de la charge totale en santé publique mais ne bénéficie que de… 2% en moyenne des fonds dévolus à la santé !

Pour que ça change, l’OMS annonce un Conseil mondial pour la Santé mentale. Pour la première fois une structure unique regroupera tous les secteurs de la société concernés par le problème à un titre ou un autre. Autant dire que cela va faire du monde… Allons-nous donc nous retrouver avec encore un machin de plus ? Le Dr Benedetto Saraceno dirige le département de la santé mentale et des toxicomanies à l’OMS. Il s’en défend vigoureusement.

« Nous ne visons pas à créer une énième structure qui se chargerait d’une quelconque campagne de sensibilisation », explique-t-il. « Pour chacune des catégories socio-professionnelles représentées au Conseil, nous préparons une liste très précise de tâches réellement concrètes . Et nous veillerons à ce qu’ils s’en acquittent. »

La chose il est vrai, s’annonce sous un jour nouveau en regard des standards habituels. D’abord, une large représentation du spectre social : des chefs d’entreprises aux représentants religieux en passant par les consommateurs de soins, leurs proches et les parlementaires notamment. Mais aussi une couverture sérieuse de la planète, chacune des 6 régions de l’OMS devant fournir 2 représentants de chaque catégorie. En plus et à l’exception des malades ou de leurs proches, chacun paiera sa place pour venir aux réunions à Genève.

Voilà qui devrait nous mettre à l’abri des mauvaises surprises dans le genre « club de riches » ou, au contraire mais ce n’est guère mieux, bande baba cool… Première réunion au mois de septembre prochain, l’année 2004 devant permettre de fixer un programme de travail équilibré. Quant au nouveau conseil, il devrait ainsi prendre son rythme de croisière début 2005.

  • Source : de notre envoyé spécial à Genève, 23 mai 2003

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