Santé mentale : la honte des gouvernants…

18 juin 2002

Dans le monde, 120 millions de personnes souffrent de dépression. Une maladie deux fois plus fréquente chez les femmes que les hommes. Conséquences, la dépendance à l’alcool, au cannabis ou à d’autres substances psychoactives ne cesse d’augmenter. Près de 70 millions de sujets sont ainsi atteints de troubles liés à l’alcool, les jeunes en étant les premières victimes. Sans oublier que la dépression est à l’origine de 800 000 suicides chaque année dans le monde…

La plupart du temps, les malades et leurs familles travaillent moins et surtout moins bien. Les dépenses de soins supportées par les individus ou leur entourage atteignent des niveaux trop élevés et pour les sociétés elles-mêmes, le prix à payer est énorme. Aux Etats-Unis, les coûts directs et indirects des troubles mentaux s’élèvent à 160 milliards d’euros par an. Soit 2,5% du Produit intérieur brut (PIB).

L’inaptitude au travail et la perte de productivité interviennent pour 45% dans ce coût. Pourtant comme le révèlent les derniers chiffres de l’OMS, il existerait un véritable fossé entre les ressources consacrées à la santé mentale et les besoins réels des populations ! Les pays riches particulièrement, ne consacrent pas à la santé mentale les ressources qui seraient nécessaires.

Plus grave encore : près d’un pays sur deux n’a pas élaboré de politique de santé mentale à proprement parler. En Afrique et en Asie notamment – mais pas exclusivement… – il y aurait moins d’un psychiatre pour 680 000 habitants ! C’est le cas même de grand pays, comme le Nigeria ou le Bangladesh. En fait, un pays sur trois consacre moins de 1% de son budget sanitaire aux troubles psychologiques, psychiatriques ou du comportement. Une misère qui fait celle des peuples, dans les pays riches ou pauvres…

  • Source : OMS, 55ième assemblée mondiale de la Santé, A55/18

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