Scanner, IRM : les effets inattendus des tatouages
27 septembre 2019
Microgen/shutterstock.com
Au moment de prendre rendez-vous pour une IRM, l’Assurance-maladie conseille de préciser si vous êtes porteur ou porteuse d’un tatouage. Pourquoi ? Ces « œuvres » peuvent en effet fausser les résultats des examens par imagerie, voire provoquer des brûlures !
Aussi surprenant que cela puisse paraître, « plusieurs incidents ont été rapportés au cours desquels des patients tatoués ayant passé une IRM ont souffert de brûlures au premier, second ou troisième degré », explique la Société française de radiologie. En effet, certains tatouages peuvent contenir des particules ferro-magnétiques. Ces particules conductrices peuvent ainsi provoquer un échauffement.
Alors, les tatoué(e)s doivent-ils se passer d’IRM ? En fait non. Mais ils doivent mentionner leur tatouage au moment de la prise de rendez-vous. Ainsi, pour prévenir toute brûlure, l’équipe médicale pourra prévoir de comprimer la peau sous des bandes ou un sac de glace.
Le cas particulier du TEP Scan
La tomographie par émission de positons (TEP Scan ou PET Scan en anglais) est un examen d’imagerie qui repose sur l’injection dans le sang d’un traceur faiblement radioactif. Cet examen sert à détecter une tumeur cancéreuse ou des métastases et à surveiller leur évolution. Problème, TEP Scan et tatouage ne font pas bon ménage.
Comme l’expliquent les auteurs du dernier numéro du magazine 60 millions de consommateurs, « avec le temps, l’encre migre dans les ganglions lymphatiques. Lesquels sont analysés en cas de suspicion de cancer. » Il peut alors arriver que la machine ne parvienne pas à distinguer un « ganglion tatoué » d’une métastase ganglionnaire. Cet examen peut donc « se laisser leurrer par un tatouage ».
Si cela vous semble absurde, voici le cas d’une femme de 32 ans qui en 2015 a été prise en charge pour un cancer du col de l’utérus. Lors d’un examen par TEP Scan, les médecins repèrent 2 zones dans la région iliaque laissant présager que la tumeur s’était propagée.
Les chirurgiens décident alors d’opérer et retirent… 40 ganglions lymphatiques à la patiente. Pour rien puisque les examens ont ensuite montré que ces ganglions avaient été envahis par l’encre des tatouages que portait la patiente aux jambes, et non par des métastases. Un faux-positif en somme !
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Source : Société française de radiologie - Magazine 60 millions de consommateurs, n°552, consultés le 25 septembre 2019
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet