Scanners chez l’enfant : le risque de cancers est « faible »
13 juin 2012
Les examens d’imagerie médicale sont devenus monnaie courante, aujourd’hui. Mais où se situe la limite séparant le bon usage de l’abus ? Pour répondre à cette question, une équipe internationale s’est penchée sur l’impact que la répétition des examens par tomodensitométrie – ce que l’on appelle des ‘scanners’ – pouvait avoir sur la santé de l’enfant. Leur objectif était de déterminer le risque de voir se développer une tumeur cérébrale ou une leucémie, une fois ces enfants parvenus à l’adolescence ou à l’âge adulte. Les résultats qu’ils ont obtenus sont rassurants.
L’étude a été menée sur près de 180 000 volontaires de moins de 22 ans, qui avaient subi plusieurs scanners entre 1985 et 2002. Les auteurs ont calculé les doses de radiations ionisantes reçues par le cerveau et la moelle osseuse de ces patients. Ils ont ensuite extrapolé ces données pour déterminer les risques de cancers induits par les rayons X.
Des résultats rassurants
Au premier abord, leurs conclusions peuvent paraître alarmantes : le fait de subir deux ou trois scanners cérébraux avant l’âge de 15 ans, pourrait tripler en effet, le risque de tumeur cérébrale. ! Quant aux patients soumis à une dizaine d’examens tomodensitométriques portant sur d’autres parties du corps, leur niveau de risque en matière de leucémie serait également multiplié par trois. Pour autant, ces résultats sont relativisés par les auteurs eux-mêmes.
Le Dr Mark Pearce (Université de Newcastle au Royaume Uni) est l’auteur principal de cette étude. Et il tient à préciser qu’en « réalité, ce risque est faible. Il s’agit de cancers relativement rares. En fait, pour 10 000 scanners réalisés avant l’âge de 10 ans, on risque de voir se développer un cas de leucémie et un cas de tumeur cérébrale dus aux rayonnements dans les 10 années suivantes ».
Par ailleurs, « le scanner induit certainement un risque – faible donc, n.d.l.r. – de cancer. Mais il reste nécessaire au diagnostic et au suivi de nombreuses pathologies graves. Nous devons donc redoubler d’efforts pour justifier et optimiser chaque examen prescrit » concluent les chercheurs. C’est d’ailleurs très exactement ce que nous rappelait en juillet 2011, le Pr André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Il réagissait alors au rapport de l’IRNS/InVS consacré aux doses délivrées aux patients lors de la réalisation d’examens d’imagerie médicale.