Schizophrénie : l’inflammation à l’origine de la résistance aux antipsychotiques
18 juin 2018
Alexander Lukatskiy/shutterstock.com
Selon des chercheurs marseillais, le mécanisme inflammatoire pourrait entraîner une résistance de certains patients schizophrènes aux traitements antipsychotiques. Cette découverte permettrait-elle de mettre au point de nouvelles molécules ?
Des chercheurs de l’AP-HM viennent de trouver une explication potentielle à la résistance de certains patients schizophrènes aux traitements antipsychotiques. Selon l’équipe du Dr Fond, cette non-réponse aux molécules de référence serait liée au mécanisme inflammatoire chronique repéré chez ces malades, associé « au risque de déclenchement et d’entretien de troubles psychiatriques ».
Pour le prouver, les chercheurs marseillais ont suivi 609 patients diagnostiqués pour une schizophrénie, âgés en moyenne de 32 ans. Parmi eux, 1 sur 10 était identifié comme ultra-résistant aux traitements de première intention, la clozapine, la molécule antipsychotique la plus efficace. « L’inflammation périphérique a été mesurée par une protéine sanguine. »
Vers de nouveaux traitements
Résultats, « l’ultra-résistance a été associée à l’inflammation périphérique de bas grade, à la durée de la maladie et à un niveau de fonctionnement diminué ».
« Cette étude ouvre la voie d’un nouveau traitement de la schizophrénie, par l’ajout au traitement de molécules ayant des propriétés anti-inflammatoires chez les patients présentant une résistance au traitement antipsychotique », concluent les médecins.
A noter : contrairement aux idées reçues, la schizophrénie ne se traduit pas par une double personnalité. Plusieurs symptômes permettent le diagnostic de cette maladie atteignant 600 000 Français : des hallucinations, des délires, une apathie, un isolement ou des troubles dépressifs.
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Source : European Archives of Psychiatry and Clinical Neuroscience, le 15 juin 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon