Se dépister, c’est se traiter…

20 septembre 2005

Le dépistage permet d’améliorer la prise en charge des maladies. A partir d’une étude canadienne, un médecin suisse a démontré que la mise en oeuvre du dépistage de l’ostéoporose avait permis de multiplier par 18 le nombre de femmes traitées.

Quant aux hommes, leur prise en charge a été multipliée par plus de 28 ! Le Pr Kurt Lippuner dirige l’Osteoporosis Clinic au CHU de Berne. Et comme il l’a indiqué au cours d’un récent congrès à Genève, le manque de prise en charge des malades souffrant d’ostéoporose est un véritable point noir des politiques de santé publique en Europe. La maladie pourtant est extrêmement fréquente, puisque pour une femme de 50 ans le risque de contracter un cancer de l’utérus est de 3%, il atteint… 53% pour une fracture liée à l’ostéoporose.

Un fardeau terrible pour les malades bien sûr mais aussi… pour le pays. “Les coûts médicaux seuls représentent 4% du budget fédéral (suisse, n.d.l.r.) de la Santé“, a-t-il expliqué. Et même la survenue d’une fracture ne suffit pas toujours pour qu’une ostéoporose soit recherchée et encore moins, un traitement mis en oeuvre. “Seules 19% des femmes et moins de 5% des hommes hospitalisés pour fracture après 50 ans font l’objet d’une véritable prise en charge“.

D’où son insistance à recommander un dépistage systématique. Une étude menée dans la province canadienne de l’Ontario par exemple, a donné des résultats spectaculaires. Entre 1992 et 2001, la recherche systématique de l’ostéoporose a été multipliée par 10,8 chez les femmes et 12,9 chez les hommes. Un beau résultat. Mais il est surpassé par l’amélioration des traitements mis en place. Entre 1996 et 2003, ils ont été 17,6 fois plus nombreux chez les femmes et… 28,6 fois plus chez les hommes.

Et en plus, ça marche. Comme l’a souligné Lippuner, le risque de fracture recule au fur et à mesure de ces progrès. Dans cette province en effet, les spécialistes ont enregistré 41 fractures pour chaque tranche de 10 000 femmes. Une proportion qui ne devrait pas excéder 33 pour 10 000 en 2005. Voilà qui vaut bien la peine de passer par la case diagnostique, non ? L’ostéodensitométrie fait partie de ces moyens de diagnostique même si cet examen n’est pas (encore) pris en charge en France.

  • Source : de notre envoyé spécial au 2nd Joint Meeting of the European Calcified Tissue Society and the International Bone and Mineral Society, 25-29 juin 2005

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