Se moucher trop fort, quels dangers ?

10 juillet 2023

Se moucher pour libérer son nez des mucosités qui s’y accumulent est naturel, et en principe sans danger. Pourtant, il vaut quand même mieux ne pas souffler trop fort. En voici les principales raisons.

Des saignements. Dans certains cas, souffler trop fort pour débarrasser son nez des mucosités et autres saletés qui le bouchent, peut causer un saignement de nez. C’est surtout le cas lorsque l’air devient froid. Alors, l’humidité ambiante est réduite, ce qui dessèche la muqueuse nasale. La membrane recouvrant la cavité nasale s’affine et les vaisseaux sanguins remontent à la surface. Dans un tel contexte, se moucher fortement peut abîmer la veine et entraîner un saignement. Cela étant, pas d’inquiétude excessive, ce type de saignements s’arrête le plus souvent de lui-même.

Une otite. Ce danger est plus rare mais il demeure possible puisque la cavité nasale est reliée aux oreilles par la trompe d’Eustache. « Le risque existe d’envoyer certaines bactéries présentes dans le nez vers les oreilles, causant une infection (souvent une otite, ndlr) », explique la Ohio State University sur son site Internet.

Une rupture du tympan. Dans le cas d’un rhume dans le contexte duquel le nez est vraiment très bouché, un souffle très puissant peut générer suffisamment de pression pour créer un trou dans le tympan. En raison, là encore, de la connexion entre le nez et l’oreille. « Mais cela reste vraiment très peu fréquent », rassurent les rédacteurs du site de l’université américaine.

Une rupture d’anévrisme. Ce danger, bien plus inquiétant que les précédents, est heureusement rare. Mais il n’est pas impossible. Une étude de l’American Heart Association a mis au jour un lien entre le fait de se moucher trop fort et le risque de déclencher une rupture d’anévrisme. Un « anévrisme cérébral apparaît lorsque la paroi d’une artère intracrânienne se dilate de façon anormale, ce qui crée une poche de sang », rappelle le Centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne. En cas de rupture, « cela génère une hémorragie intracérébrale plus ou moins importante et dramatique ».

Comment faire pour éviter ces risques ?

Si vous êtes très enrhumé, préférez souffler doucement par chaque narine séparément et doucement. Si cela ne suffit pas, optez pour des sprays de solution saline, permettant de ramollir et décomposer le mucus. Ce qui le fera sortir plus facilement.

  • Source : The Ohio State University - Carefree M.D. cabinet de médecins généralistes - Trigger Factors and Their Attributable Risk for Rupture of Intracranial Aneurysms, Stroke. 2011;42:1878–1882 – CHUV de Lausanne

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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