Sécu : des mots pour s’entendre…

Intéressante l’idée de Daniel Lenoir, le directeur de la CNAM (Caisse nationale d’Assurance Maladie). Il vient de faire publier un petit lexique de l’assurance maladie, adressé par ses services à un certain nombre de ‘spécialistes’ concernés par le sujet.

Un tout petit ouvrage (30 pages en format 150×50) pour faire un grand bout de chemin. Avec 39 définitions supposées faire le tour des différentes questions posées, en ces temps de réforme, par l’assurance maladie. De A comme Assurance universelle à T comme Tiers payant coordonné, la plupart des points qui prêtent à discussion sont évoqués.

Si vous avez reçu ce petit livre bleu pâle, ne le rangez pas dans le fond d’un tiroir. Ou pire encore, dans une corbeille à papier. Il ne le mérite pas, et vous y trouverez quelques bons coups. Vous apprendrez en premier lieu (sondage CREDOC pour la CNAM et l’INC, juillet 2003) , que 40% d’entre nous ignorent ce qu’est le ticket modérateur. Ou qu’ils en donnent une définition erronée. Saints Assureurs complémentaires et autres Mutuelles, priez pour nous…! Vous saurez aussi que pour 54% des Français, le forfait hospitalier reste une notion abstraite. Pour dire le moins…

D’accord, vous tomberez aussi sur quelques morceaux de bravoure. Il y en a même qui vont fâcher. Saviez-vous par exemple, que le pharmacien n’est pas un soignant au même titre que le médecin, le chirurgien-dentiste ou la sage-femme? Non. S’il est un soignant, c’est comme « professionnel participant aux soins », avec les techniciens de laboratoires et les ambulanciers. La notion de responsabilité se trouve là, quelque peu diluée… Au fil de la lecture, vous découvrirez que la vision de l’Assurance maladie selon la CNAM est étroitement centrée sur l’appréhension des dépenses. Au double sens du terme ‘appréhension’ semble-t-il ! Selon qu’il est susceptible ou non de se comporter en ordonnateur de dépenses, le professionnel y est différemment considéré.

Une lecture fort utile pourtant. L’effort consenti par la CNAM en réalisant cette publication est plus considérable qu’il y paraît. La démarche fait preuve d’une transparence dont peu de partenaires peuvent aujourd’hui se targuer, dans le petit monde de l’Assurance maladie ! « Mettons-nous tous la même significations (sic) derrière les concepts que nous manions…? » Par ce pluriel quelque peu singulier dans sa lettre d’accompagnement, Daniel Lenoir nous livre là une vraie base d’évaluation pour sa démarche. Oui, les mêmes mots peuvent avoir des significations différentes selon celui qui les emploie. Si quelques-unes des définitions proposées paraissent discutables, elles auront au moins le mérite de favoriser… la discussion, voire un dialogue plus constructif.

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  Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris, 16-19 mars 2004