Sénégal : des médicaments moins chers, mais néanmoins toujours inaccessibles !

05 août 2002

Malgré une baisse de plus de 85% du prix d’achat des antirétroviraux, le gouvernement sénégalais ne parvient pas à prendre en charge plus de 1% des patients séropositifs. Est-ce à dire que la baisse de prix est inefficace ? Il semble pour le moins moins qu’elle ne soit pas l’unique solution à un meilleur accès aux traitements. D’autres paramètres doivent être pris en compte. Comme l’organisation du marché pharmaceutique, l’éviction du marché illicite, l’information et l’éducation des patients comme des professionnels de santé.

Certes, 60% de la population ne dispose pas de revenus suffisants pour acheter les médicaments prescrits. Cependant les pratiques de dispensation du médicament sont peu satisfaisantes au Sénégal. Qu’il s’agisse des points de vente public ou privés, les médicaments proposés sont rarement les moins chers. D’une part parce que le système de tarification incite à vendre plus cher, d’autre part parce que les prix officiels sont parfois dépassés dans la filière publique. Conséquences : un tiers des patients n’achètent pas leur médicament pour toute la durée du traitement et un sur cinq a recours au marché illicite.

Le Syndicat national de l’industrie pharmaceutique (SNIP) préconise de renforcer l’encadrement et le contrôle des activités pharmaceutiques. Si ces mesures relèvent essentiellement de la responsabilité de l’Etat sénégalais, les firmes peuvent participer à l’amélioration de la sécurité sanitaire et du contrôle qualité, ainsi qu’à la mise en place des bonnes pratiques de prescription et d’usage du médicament. Il ne suffit pas de baisser les prix, il est indispensable d’accompagner le Sénégal, comme d’autres pays, à mettre en place une meilleure dispensation des soins et des traitements.

  • Source : Stroke, 11 juillet 2002

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