Seniors : la santé ou le volant ?
11 décembre 2002
Après qu’un conducteur octogénaire ait provoqué un accident qui a coûté la vie à cinq pompiers, le ministère des transports proposerait bientôt un contrôle médical des conducteurs à partir de 60 ou 70 ans. Démarche logique ou… démagogique?
Cette décision pourrait être prise dès le 12 décembre, date du prochain comité interministériel sur la sécurité routière. Ces contrôles médicaux existent déjà dans d’autres pays, européens ou non. C’est le cas en Finlande, où ils ont lieu tous les 5 ans à partir de… 45 ans. La validité du permis expire ensuite à 70 ans. Au-delà, le renouvellement doit être effectué par deux médecins.
Et si l’on en croît Marie-Antoinette Dekkers, directrice des Etudes à la Prévention routière, ce procédé ne s’avèrerait guère probant. « La route ne fait pas moins de victimes en Finlande qu’en Suède, où ces examens n’existent pas. Nous ne pensons donc pas que le contrôle médical obligatoire soit la meilleure formule. Il faudrait plutôt réfléchir à des procédures pour détecter les gens, âgés ou non, qui ont des problèmes ».
Elle propose notamment la mise en place d’un interrogatoire-type, que les médecins seraient chargés d’exploiter. L’idée est louable mais « les généralistes ne sont pas formés aux problèmes d’inaptitude à la conduite » reprend Marie-Antoinette Dekkers. « Ils sont totalement pris au dépourvu lorsqu’ils constatent qu’un patient n’est plus capable de conduire ».
L’instauration possible d’un contrôle médical pour les conducteurs âgés ne doit toutefois pas nous faire oublier que les seniors ne sont pas les premiers délinquants routiers. Voilà pourquoi Marie-Antoinette Dekkers insiste sur le fait que ces contrôles, s’ils sont instaurés, devraient être destinés à tous les conducteurs…