Serena Williams : quel est le médicament à l’origine de sa perte de poids spectaculaire ?

28 août 2025

Serena Williams est devenue ambassadrice de Ro, une start-up de télémédecine spécialisée, entre autres, dans les traitements contre l’obésité. À quel médicament a eu recours la championne de tennis et sous quelles conditions est-il disponible ?

La star mondiale du tennis féminin, dont la perte de poids fait bruisser la toile depuis plusieurs mois, est apparue dans un spot publicitaire pour Ro, une start-up américaine spécialisée dans la télémédecine et la pharmacie en ligne. Celle-ci propose divers traitements notamment contre l’obésité, pour lesquels Serena Williams est désormais ambassadrice. Celle-ci a perdu 14 kilos en ayant recours, comme on le voit dans la vidéo de promotion disponible sur le site de Ro et les réseaux sociaux de la sportive, à des injections de aGLP-1, les analogues du glucagon-like peptide 1.

C’est quoi les aGPL-1 ?

Ces médicaments sont considérés comme révolutionnaires au vu de leurs résultats spectaculaires sur la perte de poids. Ils imitent l’action de GLP-1, sécrété par les intestins lorsque l’on mange. Le GLP-1 génère la production d’insuline et glucagon, permettant la régulation de la glycémie après les repas. « Le GLP‑1 ralentit la vidange gastrique (ce qui entraîne une diminution de la vitesse d’absorption du glucose au niveau de l’intestin) et augmente la sensation de satiété par son action sur les zones du cerveau qui contrôlent la prise alimentaire », précise le site spécialisé Vidal.fr. C’est pourquoi ces médicaments ont une action sur la perte de poids.

À quel médicament a eu recours Serena Williams ?

Plusieurs médicaments ont été autorisés sur le marché américain. Serena Williams a quant à elle affirmé dans le Elle américain prendre du Zepbound, qui contient le même principe actif que Mounjaro, du tirzépatide. Il s’agit d’un double agoniste, du GLP-1 et du glucose-dependant insulinotropic polypeptide (GIP). Celui-ci stimule la sécrétion d’insuline par le pancréas uniquement lorsque la glycémie est trop élevée. Ces actions combinées confèrent à cette molécule son efficacité impressionnante, supérieure à celle des autres molécules anti-obésité (sémaglutide et liraglutide). A la dose de 15 mg, le tirzépatide permet une perte de poids moyenne de 22,5 %. Deux tiers des patients perdent plus de 20 % de leur poids initial, et 40 % parviennent à une perte de poids de 25 % ou plus.

Quelles sont les indications pour le Zepbound ?

Le Zepbound a été approuvé aux Etats-Unis en complément d’un régime hypocalorique et d’une activité physique accrue pour la gestion du poids chez les personnes présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 et supérieur ou égal à 27 pour les personnes qui présentent au moins une comorbidité liée au poids (diabète de type 2, hypertension, apnée du sommeil…).

Zepbound est-il disponible en France ?

En France, le Zepbound n’est pas disponible mais le Mounjaro, même molécule, même laboratoire (Eli Lilly), l’est. Disponible depuis octobre 2024, mais sans remboursement par l’Assurance maladie, il est indiqué dans le traitement du diabète de type 2 et dans le contrôle du poids (perte et maintien du poids), chez les personnes présentant une obésité (IMC supérieur ou égal à 30) ou un surpoids (27), en présence d’au moins une comorbidité liée au poids. Depuis le 23 juin 2025, les médecins généralistes peuvent les prescrire, tout comme Wegovy (sémaglutide) et Saxenda (liraglutide), dans le respect des indications de leur autorisation de mise sur le marché (AMM). Objectif : faciliter pour les patients l’accès à ces traitements disponibles uniquement sur ordonnance.

« Nous rappelons que ces médicaments sont des traitements de seconde intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle, et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique. Les aGLP-1 indiqués dans l’obésité ne doivent pas être utilisés pour la perte de poids à des fins esthétiques, c’est-à-dire pour la perte de poids chez des personnes sans surpoids, ni obésité et qui n’ont pas de problèmes de santé liés au surpoids. Ces usages inappropriés peuvent exposer à des effets indésirables parfois graves », rappelait l’Agence nationale de sécurité du médicament dans un communiqué.

Quels sont les effets indésirables  

Les effets indésirables les plus fréquents sont les nausées, les diarrhées, les vomissements, la douleur abdominale, la constipation. On retrouve chez 1 à 10 % des patients une diminution de l’appétit, une digestion difficile, un reflux gastro-œsophagien, des ballonnements, des rots, des sensations vertigineuses, une hypotension, une perte de cheveux, une augmentation du rythme cardiaque, une fatigue, une augmentation des enzymes pancréatiques (lipase, amylase), une réaction au site d’injection. Très rarement, dans moins de 1 % des cas, on retrouve une perte de poids, une altération du goût, des calculs biliaires, une inflammation de la vésicule biliaire, une pancréatite, une vidange de l’estomac retardée, une douleur au site d’injection.

Alerte sur les risques de mésusage

L’Assurance maladie alerte sur son site Ameli.fr sur le risque de mésusage de ces médicaments anti-diabétiques. « L’Assurance-maladie met en garde contre le mésusage des médicaments antidiabétiques analogues du GLP-1 (AGLP-1), utilisés à tort comme produits amaigrissants.  Cet usage détourné de ces médicaments présente des risques pour la santé et contribue, de plus, à une forte demande susceptible de créer des ruptures d’approvisionnement pénalisant les patients diabétiques, qui en ont un réel besoin. »

  • Source : Ro.co, Ameli.fr, Vidal.fr, Ansm, FDA, Elle.com

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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