Diabète : un médicament pour freiner l’entrée dans la maladie
02 septembre 2024
Un nouveau médicament antidiabétique en développement, le tirzépatide, montre des résultats prometteurs. En plus de son efficacité sur la réduction de la glycémie et du poids chez les personnes atteintes de diabète de type 2, une étude suggère qu'il pourrait retarder l'évolution vers le diabète chez les personnes en état de prédiabète, en surpoids ou obèses.
Le tirzépatide appartient à une nouvelle classe de traitements pour le diabète de type 2, connue sous le nom de co-agonistes GIP/GLP-1. Ces médicaments agissent sur les hormones incrétines, dont l’effet est souvent altéré chez les patients diabétiques. Les incrétines, sécrétées par le tube digestif lors de l’ingestion d’un repas, stimulent la production d’insuline. Le tirzépatide, en tant que premier représentant, a été largement étudié chez les personnes diabétiques de type 2 et suscite un grand intérêt pour son importante capacité à abaisser les niveaux de glycémie et à favoriser une perte de poids significative. De plus, son administration en injection sous-cutanée hebdomadaire est séduisante puisqu’elle pourrait faciliter l’acceptation et l’observance des patients.
– 94 % en cas de prédiabète associé au surpoids/obésité
Une nouvelle étude révèle que le tirzépatide réduit de 94 % le risque de développer un diabète de type 2 chez les adultes obèses ou en surpoids présentant un prédiabète. SURMOUNT-1, d’une durée de trois ans, est la plus longue étude menée à ce jour sur le tirzépatide chez des adultes prédiabétiques. Les résultats principaux de cette étude de phase 3, publiés en 2022, avaient démontré que le tirzépatide permettait une perte de poids moyenne de 22,9 % (dose de 15 mg) sur une période de 72 semaines. Les résultats actuels concernent 1 032 adultes obèses ou en surpoids présentant un prédiabète, traités pendant 176 semaines et suivis par une période sans traitement de 17 semaines.
Outre le fait de limiter le risque d’entrée dans la maladie diabétique, le tirzépatide a également entraîné une perte de poids durable. Les réductions moyennes de poids étaient de 15,4 % (dose de 5 mg), 19,9 % (10 mg) et 22,9 % (15 mg) contre 2,1 % dans le groupe placebo. Cependant, lors de la période de suivi sans traitement de 17 semaines, les patients ayant cessé le tirzépatide ont commencé à reprendre du poids, et la réduction du risque de progression vers un diabète de type 2 est passée à 88 %.
Les effets indésirables les plus fréquemment signalés étaient principalement d’ordre gastro-intestinal, avec une gravité généralement légère à modérée (diarrhée, nausées, constipation et vomissements).
Le tirzépatide, ayant obtenu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne pour le contrôle du poids en décembre 2023, devrait être disponible en France d’ici la fin de l’année 2024.
* co-agonistes des récepteurs du polypeptide insulinotrope (GIP) et du glucagon-like peptide-1 (GLP-1)