Séropositif cherche boulot
01 décembre 2008
La France compte aujourd’hui environ 130 000 séropositifs au VIH. Comme le montraient en 2004 les résultats de l’enquête Vespa, seuls 56,5% des séropositifs de moins de 60 ans avaient un emploi. Au lieu de 65% pour la population générale. Depuis, la situation n’a pas évolué.
C’est en effet ce que nous confirme France Lert, responsable de l’Unité INSERM 687 « Santé publique et épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé » (Villejuif) qui est l’un des auteurs de ce travail. Les personnes vivant avec le VIH ont « un taux d’emploi plus faible que la moyenne ».
Encore faut-il distinguer celles qui ont été diagnostiquées avant l’ère des trithérapies et celles qui l’ont été plus tard. « Les premiers ont un taux d’emploi de 25% inférieur à la population générale. Les seconds de 9% », poursuit l’épidémiologiste.
Elle relève également que la « maladie accentue les inégalités. Les personnes à faible niveau d’études sont particulièrement fragilisées. Par ailleurs, le risque d’être dans une situation d’insécurité alimentaire est 5 fois plus élevé parmi les séropositifs ».
La situation des femmes infectées par le VIH retient également l’attention. Une étude INSERM réalisée cette année, confirme en effet que parmi les personnes séropositives – comme dans la population générale- les femmes ont un taux d’emploi plus faible que les hommes. « Leur situation professionnelle, plus précaire que celle des hommes et qui s’ajoute à des charges domestiques et familiales souvent plus lourdes, apparaît plus déstabilisée par les effets de la maladie. », concluent les auteurs.
Aux yeux des associations, les problèmes liés à l’emploi se posent donc de façon particulièrement aiguë. Comme le Président de la Fédération AIDES, Bruno Spire, le soulignait récemment dans le Journal du CNRS, « nous avons aujourd’hui des traitements qui restaurent une santé correcte, mais il n’existe toujours pas de traitement sociétal du VIH ».